Chapitre La providence de la restauration
sous la conduite de Jésus
Au
commencement, Adam aurait dû régner sur les anges ; mais à cause de sa chute,
les êtres humains se sont retrouvés sous le joug de Satan et ils ont établi un
monde infernal. Afin de restaurer cette situation, Jésus, le deuxième Adam, est
venu pour obtenir en personne la soumission de Satan et établir le Royaume de
Dieu.
Toutefois, Satan, qui ne s’était même pas soumis à Dieu, ne se serait sûrement
pas soumis de plein gré ni à Jésus ni à toute autre personne.
C’est
pourquoi, assumant la responsabilité d’avoir créé les êtres humains, Dieu a
choisi Jacob et Moïse et révélé grâce à eux le cours modèle par lequel Jésus
pourrait subjuguer Satan.
Jacob
suivit le cours symbolique pour amener Satan à se soumettre, alors que Moïse
suivit le cours image. Ces cours ouvrirent le chemin pour que Jésus emprunte le
cours substantiel. Dans son cours pour restaurer Canaan au niveau mondial,
Jésus suivit le modèle dévoilé dans le cours pour restaurer Canaan au niveau national,
durant lequel Moïse œuvra à subjuguer Satan.
Dieu
dit à Moïse :
« Je leur susciterai, du milieu de leurs frères, un prophète semblable à
toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur dira tout ce que je lui
ordonnerai.» Par « un prophète semblable à toi », Dieu faisait
allusion à Jésus qui devait emprunter le même cours que Moïse. Quand Jésus
déclara : « ... le Fils ne peut rien faire de
lui-même, qu’il ne le voie faire au Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le
fait pareillement », il voulait dire que Dieu avait révélé le cours
modèle grâce à Moïse dont il suivait les pas. Examinons la providence de la
restauration centrée sur Jésus, en relevant les comparaisons qui s’imposent
entre les trois cours pour restaurer Canaan au niveau national sous la conduite
de Moïse et les trois cours pour restaurer Canaan au niveau mondial sous la
conduite de Jésus.
3.1 Le
premier cours pour restaurer Canaan au niveau mondial
3.1.1
Le fondement de foi
Lors du
premier cours pour restaurer Canaan au niveau mondial, la figure centrale qui
se vit confier la mission de restaurer le fondement de foi était Jean le
Baptiste.
Dans
quelle position Jean était-il censé accomplir cette mission ?
Dans le
cours pour restaurer Canaan au niveau national sous la conduite de Moïse, ce
dernier brisa les tables de pierre et frappa deux fois le rocher. Cela établit
des conditions pour que Satan puisse s’attaquer au corps de Jésus – l’incarnation
des tables et du rocher – si le peuple juif de son temps ne croyait pas en lui.
Pour que
Jésus soit affranchi de cette condition, le peuple élu, investi de la mission
de préparer sa venue, aurait dû s’unir autour du Temple, représentation en
image du Messie qui devait venir.
Toutefois,
au fil des ans, le peuple juif retombait sans cesse dans l’incrédulité,
multipliant ainsi les conditions pour que Satan attaque Jésus. Afin d’annuler
ces conditions, Dieu envoya le prophète Élie. Ce dernier œuvra à la séparation
d’avec Satan en triomphant des prophètes de Baal et d’Ashéra, au nombre de
quatre cent cinquante, puis il monta au ciel. Mais, parce qu’Élie n’avait pas
totalement rempli sa mission, il devait revenir. Jean le Baptiste était le
prophète qui, comme Élie, venait accomplir la mission inachevée de séparation
d’avec Satan et rendre droit le chemin du Seigneur.
Pendant
400 ans, les Israélites avaient subi des épreuves en Égypte, sans prophète pour
les guider. Ils rencontrèrent finalement Moïse, l’homme qui devait les
conduire, en tant que nation, vers Canaan afin de préparer la venue du Messie.
De façon similaire, le peuple juif connut toutes sortes de tribulations sous
l’oppression des nations païennes de Perse, de Grèce, d’Égypte, de Syrie et de
Rome, sans un prophète pour le guider durant la période de 400 ans de préparation
pour l’avènement du Messie, qui commença à l’époque du prophète Malachie. Ils
rencontrèrent finalement Jean le Baptiste, l’homme capable de les guider vers
le Messie qui venait restaurer Canaan au niveau mondial.
Ainsi,
Jean le Baptiste, comme Moïse, fut appelé sur le fondement d’une période de 400
ans de séparation d’avec Satan. Moïse avait appris à aimer ses frères et les
traditions de ses pères en vivant au palais du pharaon. De même, Jean le
Baptiste apprit la voie de la foi et de l’obéissance au Ciel et prépara le
chemin pour le Messie en vivant de sauterelles et de miel sauvage dans le
désert. Sa vie était un tel exemple que beaucoup de personnes, y compris les
prêtres et les lévites, se demandaient s’il n’était pas le Messie. De cette
façon, Jean le Baptiste réussit à traverser un cours sur la base du nombre 40
pour se séparer de Satan et fut en mesure de poser le fondement de foi dans le
premier cours pour restaurer Canaan au niveau mondial.
3.1.2
Le fondement de substance
Puisque Jean le Baptiste se tenait dans la même position que Moïse, il
avait comme lui une double position de parent et d’enfant.
Dans la
position de parent, il restaura par l’indemnité le fondement de foi. Dans la
position d’enfant, il assura la position d’Abel pour l’établissement de la condition
d’indemnité pour éliminer la nature déchue. Jean le Baptiste rétablit au niveau
mondial un fondement comparable à celui de Moïse quand ce dernier posa le
fondement de foi pour le premier cours au niveau national après 40 ans dans le palais
du pharaon.
À
l’époque de Moïse, le désir de Dieu en établissant la condition préalable au
premier cours était que les Israélites développent leur confiance en Moïse en
le voyant tuer un maître de corvée égyptien.
Les
Israélites devaient alors quitter le monde satanique d’Égypte et voyager
jusqu’à la terre de Canaan. À l’époque de Jean le Baptiste, toutefois, le
peuple juif n’avait pas à quitter l’Empire romain pour une autre contrée. Il
devait rester au sein de l’Empire pour y gagner la population et restaurer
l’Empire vers Dieu. Dieu établit la condition préalable au premier cours en
encourageant le peuple juif à croire en Jean par les miracles qui entouraient
sa vie.
À la
conception de Jean, un ange fit une prophétie étonnante au sujet de l’enfant.
Son père Zacharie, s’étant montré incrédule, fut frappé de mutisme, et la
parole lui revint seulement après qu’il eut circoncis et nommé l’enfant.
Par ces
miracles et d’autres encore, les Israélites étaient convaincus que Jean était
un prophète envoyé par Dieu :
La crainte s’empara de tous leurs voisins, et dans la montagne de Judée
tout entière on racontait toutes ces choses. Tous ceux qui en entendirent
parler les mirent dans leur cœur, en disant : « Que sera donc cet enfant ? »
Et, de fait, la main du Seigneur était avec lui. – Lc 1.65-66
En
outre, Jean menait une vie de prière et d’ascétisme exemplaire dans le désert,
vivant de sauterelles et de miel sauvage. Le peuple en général et même les
prêtres l’admiraient au point que beaucoup étaient prêts à voir en lui le
Messie.
Quand
Moïse eut achevé la période de 40 ans d’indemnité au palais du pharaon et après
qu’il eut tué l’Égyptien, les Israélites auraient dû être profondément émus par
l’amour qu’il avait pour son peuple et le suivre avec foi. Ils seraient ainsi
allés directement en Canaan, sans avoir à traverser la mer Rouge ou à errer
dans le désert, et sans avoir besoin des tables de pierre, de l’arche de
l’alliance ou de la Demeure.
De
même, le peuple juif à l’époque de Jésus aurait dû croire et suivre Jean, que Dieu
avait placé, grâce aux signes et aux miracles, pour être le centre de leur foi.
Ainsi aurait-il établi la condition d’indemnité pour éliminer la nature déchue
et posé le fondement de substance, établissant ainsi directement le fondement pour
le Messie.
3.1.3
L’échec du premier cours pour restaurer Canaan au niveau mondial
Le
peuple juif bénéficiait du fondement de foi posé par Jean le Baptiste et il
suivait Jean comme s’il suivait le Messie185. Ce faisant, il mit un terme à
l’ère de l’Ancien Testament et était prêt à commencer un nouveau cours pour
restaurer Canaan au niveau mondial.
Toutefois,
comme on l’a souligné auparavant186, Jean le Baptiste nourrissait des doutes au
sujet de Jésus, bien qu’il lui ait rendu témoignage. Il envoya une délégation
demander à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ou
devons-nous en attendre un autre ? » Il nia être Élie, alors même qu’il
était vraiment investi de la mission d’Élie.
Non
seulement cela bloqua le chemin du peuple juif vers Jésus, mais cela l’amena
même à s’opposer à lui. En effet, Jean quitta la position d’Abel, privant les
juifs de la personne centrale avec laquelle ils pouvaient établir la condition
d’indemnité pour éliminer la nature déchue. Cela leur barra le chemin pour
accomplir le fondement de substance ainsi que le fondement pour le Messie. Par
conséquent, le premier cours pour restaurer Canaan au niveau mondial échoua.
Comme cela avait été le cas à l’époque de Moïse, il fut prolongé par un deuxième, puis par un troisième cours.
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