Chapitre Moïse et Jésus
dans la providence de la restauration
La
Bible contient de nombreux secrets relatifs à l’œuvre divine du salut. « Mais le Seigneur Yahvé ne fait rien qu’il n’en ait
révélé le secret à ses serviteurs les prophètes. » Pourtant, sans
connaître le Principe qui sous-tend la providence, les êtres humains se sont
montrés incapables de percer les mystères que renferme la Bible. Le récit
biblique de la vie d’un prophète ne se réduit pas à une simple chronique historique.
En réalité, par sa vie, la Bible dévoile le chemin que tous les êtres humains
déchus doivent emprunter.
Nous
allons examiner en particulier comment Dieu a établi les cours providentiels de
Jacob et Moïse comme modèles au cours de Jésus pour sauver toute l’humanité.
Section
2
La
providence de la restauration sous la conduite de Moïse
2.2.3
Le troisième cours pour restaurer Canaan au niveau national
2.2.3.1
Le fondement de foi
Parce
que les Israélites prirent peur en entendant le rapport des envoyés incrédules,
le deuxième cours pour restaurer Canaan au niveau national aboutit à un échec.
Les 40 ans que Moïse avait passés dans le désert de Madiân pour restaurer le
fondement de foi furent envahis par Satan. Suite à l’échec de la mission de
reconnaissance en Canaan, le peuple dut errer dans le désert pendant 40 ans,
une année par jour d’espionnage, jusqu’à ce qu’il revienne à Cadès-Barné.
Pour
Moïse, cette période de 40 ans avait pour but de se séparer de Satan qui avait
envahi le fondement de foi précédent, et de restaurer par l’indemnité le
fondement de foi pour le troisième cours. Moïse honora la Demeure avec foi et
loyauté tout au long des 40 années d’errance dans le désert. Au moment où il
revint à Cadès-Barné, il avait accompli le fondement de foi dans le troisième
cours pour restaurer Canaan au niveau national. Par conséquent, il assura aussi
la position d’Abel pour le fondement de substance.
2.2.3.2
Le fondement de substance
Le
fondement de substance pour le deuxième cours s’acheva sur un échec quand, en
raison de l’incrédulité persistante du peuple, Satan envahit le fondement pour
la Demeure. Néanmoins, le fondement de foi pour la Demeure demeurait préservé
par la piété inébranlable de Moïse. Si, sur ce fondement, les Israélites
avaient suivi Moïse avec foi pendant les 40 années d’errance dans le désert,
établissant ainsi la base pour se séparer de Satan, ils auraient établi le
fondement de substance pour la Demeure et accompli le fondement pour la
Demeure. S’ils avaient alors honoré Moïse et lui avaient obéi en entrant en
Canaan avec foi, ils auraient accompli le fondement de substance dans le
troisième cours pour restaurer Canaan au niveau national.
Pour
Moïse, les 40 ans d’errance dans le désert étaient la période requise afin
d’établir le fondement de foi pour le troisième cours au niveau national.
Pour
les Israélites, le but de cette période était d’établir la condition préalable
au troisième cours. Ils devaient accomplir cela en posant le fondement pour la
Demeure, retournant par là même à l’état de grâce dont ils avaient joui lors du
deuxième cours, quand ils bâtirent pour la première fois la Demeure sous la
direction de Moïse.
2.2.3.2.1
Le fondement de substance centré sur Moïse
C’est
seulement parce que les Israélites avaient perdu la foi dans le désert que les
tables, la Demeure et l’arche de l’alliance étaient devenues nécessaires dans
le deuxième cours. Aussitôt après avoir traversé la mer Rouge, ils oublièrent
les trois signes que Dieu leur avait donnés en établissant la condition
préalable à ce cours.
Pour
restaurer cela par l’indemnité, Dieu testa le peuple au cours d’une période de
40 jours, pendant que Moïse était sur la montagne. Puis Il lui donna trois
manifestations de la grâce divine : les tables de pierre, l’arche de l’alliance
et la Demeure. En outre, Dieu lui avait octroyé le don des dix plaies, qui
devaient restaurer les dix fois où Laban avait trompé Jacob à Harân.
Toutefois,
quand les Israélites, même après avoir été témoins de tout cela, perdirent la
foi, Dieu voulut restaurer par l’indemnité les dix plaies en donnant les Dix
Commandements. Si les Israélites avaient renouvelé leur foi en honorant les
trois manifestations de la grâce divine et en obéissant aux Dix Commandements,
ils seraient revenus à l’état de grâce dont ils avaient joui lorsqu’ils étaient
sortis d’Égypte par le pouvoir de ces miracles.
Par
conséquent, dans le troisième cours, les Israélites auraient dû accomplir la
période d’indemnité de 40 ans en suivant Moïse dans le désert avec foi et
obéissance. Après être retournés à Cadès-Barné, ils auraient dû se tenir avec
Moïse sur le fondement pour la Demeure et honorer les tables, la Demeure et
l’arche. S’ils avaient fait cela, ils se seraient tenus dans la position qu’ils
avaient eue après l’établissement de la condition préalable au deuxième cours,
quand Dieu frappa les Égyptiens avec les trois signes et les dix plaies.
Les
tables étaient une représentation miniature de l’arche ; l’arche était une
représentation miniature de la Demeure ; ainsi, les tables étaient une miniature
de la Demeure. L’arche et la Demeure peuvent donc être représentées par les
tables ou leur origine, le rocher.
Par
conséquent, le troisième cours pour restaurer Canaan au niveau national devait
commencer à Cadès-Barné en établissant une condition préalable sur la base du
rocher. De sorte que, si les Israélites avaient honoré la Demeure avec foi et
dévotion et avaient suivi Moïse en Canaan, ils auraient établi la condition
d’indemnité pour éliminer la nature déchue requise pour le fondement de substance
dans le troisième cours au niveau national.
Comment
Dieu voulait-Il établir la condition préalable sur la base du rocher ?
Durant
les 40 ans d’errance dans le désert, les Israélites se plaignirent et tombèrent
à nouveau dans l’incrédulité. Pour les sauver, Dieu ordonna à Moïse de frapper
le rocher de son bâton pour qu’il produise de l’eau et donne à boire au peuple.
Moïse aurait dû ne frapper le rocher qu’une seule fois. Saisis de crainte, les
Israélites auraient dû s’unir à lui, se tenant alors à ses côtés sur le
fondement pour la Demeure. De cette façon, ils auraient établi la condition
préalable sur la base du rocher.
Toutefois,
en entendant le peuple murmurer contre lui et se plaindre qu’ils n’avaient pas
d’eau à boire, Moïse entra dans une fureur incontrôlée et frappa le rocher deux
fois. Dieu dit alors à Moïse et à Aaron :
« Puisque vous ne m’avez pas cru capable de me sanctifier aux yeux des
Israélites, vous ne ferez pas entrer cette assemblée dans le pays que je lui
donne. » – Nb 20.12
En
frappant le rocher deux fois, alors qu’il n’aurait dû le frapper qu’une seule
fois, Moïse fit échouer la condition préalable sur la base du rocher. En
conséquence, il ne lui fut pas permis d’entrer dans la terre promise. Il lui
fut seulement permis de la regarder de loin à la fin de sa vie.
Étudions
pourquoi Moïse aurait dû ne frapper le rocher qu’une seule fois et pourquoi
c’était un tel péché de le frapper deux fois.
Le
rocher est un symbole de Jésus. Puisque le Christ est venu comme l’arbre de
vie, le rocher peut être aussi perçu comme l’arbre de vie. Cet arbre est
également un symbole d’Adam devenu parfait dans le jardin d’Éden ; ainsi, le
rocher symbolisait Adam dans sa perfection.
Dans le
jardin d’Éden, Adam aurait dû mûrir pour atteindre l’idéal représenté par le
rocher. Mais quand Satan le frappa et l’amena à chuter, Adam ne put devenir ni
l’arbre de vie ni le rocher qui aurait donné à ses descendants l’eau de la vie
éternelle. C’est pourquoi le rocher sans eau, avant que Moïse ne le frappe une
première fois, symbolisait Adam déchu. Pour indemniser l’acte de Satan, à
savoir frapper Adam et l’empêcher de devenir le rocher qui pouvait donner l’eau
de la vie, Dieu fit frapper le rocher une fois par Moïse. Quand il frappa le
rocher une fois et que celui-ci produisit de l’eau, Moïse établit une condition
d’indemnité pour restaurer Adam tel le rocher donnant de l’eau. Le rocher,
frappé une fois, symbolisait Jésus qui devait venir et donner à l’humanité
déchue l’eau de la vie. C’est pourquoi Jésus disait :
« ... qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ;
l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie
éternelle. » – Jn 4.14
Ainsi,
Dieu voulait que Moïse frappât le rocher une fois, comme condition d’indemnité
pour que l’Adam déchu fût restauré en la personne du deuxième Adam, l’Adam
parfait – Jésus. Toutefois, quand Moïse frappa le rocher une seconde fois,
après qu’il eut déjà produit de l’eau, cela représentait la possibilité que
Jésus pût être frappé. En d’autres termes, quand l’incrédulité des Israélites
amena Moïse, sous le coup de la colère, à frapper deux fois, cela créa une
condition pour qu’à l’époque de Jésus, si le peuple juif s’avérait incrédule,
Satan ait une base pour attaquer directement Jésus, l’accomplissement du
rocher. Voilà pourquoi l’acte de Moïse constituait un péché.
Le
geste de Moïse de briser les tables de pierre pouvait être restauré, mais sa
faute en frappant le rocher par deux fois ne pouvait l’être. Pourquoi cela ?
Dans le
contexte de la providence de la restauration, les tables de pierre et le rocher
étaient dans des rapports d’extérieur à intérieur. Les tables de pierre,
portant l’inscription des Dix Commandements, étaient le noyau de la Loi
mosaïque et le cœur de l’Ancien Testament. Les Israélites pouvaient recevoir le
salut promis dans l’ère de l’Ancien Testament en observant les idéaux exprimés
par les tables. En ce sens, les tables de pierre étaient, par avance, une
représentation extérieure de Jésus.
Le
rocher, par contre, ne symbolisait pas seulement le Christ ; comme origine des
tables de pierre, il symbolisait aussi Dieu, l’origine du Christ. Les tables de
pierre étaient extérieures ; le rocher était intérieur. Si nous disons que les
tables représentent le corps, le rocher correspond à l’esprit ; si nous disons
que les tables représentent le Saint, le rocher correspond au Saint des Saints
; si les tables correspondent à la terre, le rocher correspond au ciel. En
résumé, en sa qualité de représentation intérieure du Christ, le rocher avait une
plus grande valeur que les tables de pierre.
Représentation
extérieure de Jésus, les tables de pierre symbolisaient aussi Aaron qui était
également une représentation extérieure de Jésus, dans la mesure où il parlait
pour Moïse, le représentant de Dieu124. Quand les Israélites pressèrent Aaron
de faire un veau d’or, Aaron lui-même perdit la foi, et cela entraîna la
destruction des tables. Néanmoins, Aaron put revenir à la vie parce qu’il se
repentit et continua de se tenir sur le fondement de l’eau bue au rocher à
Rephidim126. Quand il fit cela, il fut possible de refaire et de rétablir les
tables de pierre symbolisant Aaron, en s’appuyant sur le fondement intérieur de
l’eau du rocher. Toutefois, puisque le rocher – l’origine des tables de pierre
– symbolisait non seulement Jésus, mais aussi Dieu, son origine, frapper le
rocher une seconde fois était irréparable.
Quelles
conséquences entraîna le geste de frapper le rocher deux fois ?
Moïse
frappa le rocher une seconde fois parce que l’incrédulité du peuple127 provoqua
en lui une fureur incontrôlée. Il agit sous l’influence de Satan, voire à sa
place. Par conséquent, la condition préalable, que Dieu avait voulu établir sur
la base du rocher, fut envahie par Satan.
En
frappant le rocher une seconde fois, Moïse eut un geste qui, extérieurement,
s’avérait satanique, toutefois, en un sens plus profond et plus intérieur, il
donna au peuple l’eau qui en jaillissait, sauvant la vie des Israélites. Cela
correspondait à la prophétie que Dieu avait donnée antérieurement128, à savoir
que les Israélites extérieurs, ceux qui étaient adultes au moment de quitter
l’Égypte, ne pourraient pas entrer en Canaan comme promis, à l’exception de
Josué et Caleb.
Moïse,
lui aussi, mourrait sans accomplir son rêve longtemps caressé d’entrer en terre
promise. D’un autre côté, les Israélites intérieurs, ceux qui étaient enfants
au moment du départ d’Égypte ou qui naquirent durant la traversée du désert
alors que le peuple buvait l’eau du rocher et honorait la Demeure, purent
entrer en Canaan sous la conduite de Josué130, le successeur de Moïse.
Puisque
le geste de Moïse de frapper le rocher deux fois avait permis l’invasion de
Satan, on ne se serait pas attendu à voir le rocher produire de l’eau. Comment
l’eau put-elle alors en jaillir ?
Moïse
avait déjà fait surgir l’eau du rocher à Rephidim, dans le deuxième cours pour
restaurer Canaan au niveau national, établissant ainsi le fondement pour faire
sortir l’eau du rocher. Les tables de pierre, la Demeure et l’arche de
l’alliance érigées sur ce fondement furent maintenues tout au long du troisième
cours pour restaurer Canaan au niveau national, malgré l’incrédulité du peuple,
grâce à la foi inébranlable de Moïse. Il maintint fermement le fondement de foi
pour la Demeure, qu’il avait posé durant son jeûne de 40 jours. Même si la foi
de Moïse vacilla dans un moment de colère, son cœur demeura le même envers
Dieu.
D’autre
part, Josué avait établi le fondement pour la Demeure par sa foi absolue durant
les 40 jours de reconnaissance en Canaan, et dès lors il continua d’honorer les
tables, la Demeure et l’arche. Ainsi le fondement pour faire jaillir l’eau du
rocher, établi à Rephidim, fut-il préservé intact, centré sur Josué.
En
résumé, bien que la deuxième providence centrée sur le rocher fût envahie
extérieurement par Satan à cause de la manifestation externe d’impiété de
Moïse, elle demeura saine intérieurement. En raison de l’attitude intérieure de
foi et de zèle inébranlables manifestée par Moïse et Josué, le rocher donna son
eau au peuple.
Quand Moïse
frappa le rocher une seconde fois, son geste fut effectué en position de Satan.
Celui-ci, dès lors, prit possession de la pierre. Par conséquent, lorsqu’à
l’époque de Jésus le peuple tomba dans l’incrédulité, Jésus, l’accomplissement
de la pierre, dut se rendre en personne au désert et restaurer la pierre. Telle
est la raison à l’origine de sa première tentation, lorsque Satan le mit au
défi de changer la pierre en pain.
Poussé
à bout par l’incrédulité des Israélites, Moïse, dans sa colère, frappa le rocher
deux fois. Cela donna prise à Satan sur son corps, et Moïse fut contraint de
mourir hors de la terre promise. Toutefois, il put entrer en Canaan en esprit,
parce qu’il avait fait jaillir l’eau du rocher grâce à sa foi indéfectible.
Cela préfigurait ce qui se produirait quand Jésus viendrait comme la vraie
manifestation du rocher. Si le peuple juif se montrait incrédule, le corps de
Jésus subirait lui aussi l’assaut de Satan, même au point d’être crucifié. Il
mourrait avant de restaurer Canaan au niveau mondial. Mais il serait tout de
même en mesure d’accomplir la dimension spirituelle de la restauration par sa
résurrection.
Peu
après cet épisode, les Israélites reprirent leurs plaintes en chemin, et Dieu
envoya des serpents brûlants qui mordirent et tuèrent un grand nombre d’entre
eux. Quand ils se repentirent, Dieu ordonna à Moïse de faire un serpent
d’airain et de le placer sur un étendard ; quiconque ayant été mordu resterait
en vie s’il le regardait.
Les
serpents brûlants symbolisaient Satan, l’antique Serpent qui avait entraîné la
chute d’Ève ; le serpent d’airain sur l’étendard symbolisait Jésus qui devait
venir en tant que serpent céleste. Cela indiquait ce qui pourrait bien se
produire à l’époque de Jésus qui déclara lui-même : «
Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi faut-il que soit élevé le
Fils de l’homme135... »
Même si
Dieu abandonna les Israélites au serpent satanique quand ils devinrent
incrédules, Il leur sauva la vie avec le serpent d’airain quand ils se
repentirent et renouvelèrent leur foi. De même, à l’époque de Jésus, si les
personnes en venaient à perdre la foi, Dieu ne pourrait empêcher qu’elles
soient vulnérables à l’attaque de Satan, et Jésus devrait être cloué sur la
croix en tant que serpent céleste pour sauver toute l’humanité. Quiconque alors
se repentirait de son manque de foi, et croirait en la rédemption par la croix
serait sauvé. En réalité, l’épisode des serpents brûlants fut une cause
éloignée du chemin de crucifixion qu’emprunta Jésus pour commencer le cours du
salut spirituel.
Quand les Israélites devinrent incrédules et que Moïse frappa le rocher deux fois, Dieu déclara que celui-ci ne pourrait entrer en terre de Canaan136. Même si Moïse implora Dieu désespérément, Le suppliant de le laisser entrer en Canaan137, l’accès lui en fut refusé et il mourut hors des frontières du pays. Après sa mort, son corps fut enseveli dans la vallée, au pays de Moab, mais personne jusqu’à ce jour n’a connu l’emplacement de sa sépulture138. Cela laissait aussi entrevoir ce qui pourrait arriver à Jésus : si le peuple devait le rejeter, il serait crucifié. Il aurait beau prier désespérément pour éviter ce destin et réaliser le Royaume de Dieu – ce qu’il fit effectivement dans le jardin de Gethsémani quand il pria : « que cette coupe passe loin de moi ! » – il mourrait sans pouvoir accomplir ce but. En outre, après sa mort, nul ne connaîtrait le sort de sa dépouille.
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