Chapitre La chute de L’humanité
Tous les êtres humains ont une âme originelle qui les incite à rejeter le
mal et à poursuivre le bien. Toutefois, même à notre insu, nous sommes poussés
par des forces mauvaises à abandonner le bien que notre âme originelle désire
et à accomplir des actes mauvais que, dans notre for intérieur, nous ne voulons
pas faire.
Tant que ces forces mauvaises nous assailliront, l’histoire humaine se
poursuivra sans relâche dans le péché. Dans le christianisme, le maître de ces
forces mauvaises est connu sous le nom de Satan. Faute de comprendre l’identité
de Satan et l’origine de son existence, nous avons été totalement incapables
d’éliminer son pouvoir.
Pour extirper le mal à sa racine, mettre ainsi un terme à l’histoire du
péché et inaugurer l’avènement d’une ère de bonté, nous devons d’abord
découvrir l’origine et la motivation de Satan et comprendre les ravages qu’il a
provoqués dans la vie des êtres humains.
Cette explication de la chute va clarifier ces questions
Section 4
Les conséquences de la chute
Quelles furent les conséquences de la chute spirituelle et de la chute
physique d’Adam et Ève pour l’univers entier, y compris l’humanité et les anges
? Discutons certaines des conséquences les plus graves.
4.1 Satan et l’humanité déchue
Satan est le nom donné à l’archange Lucifer après sa chute. Quand nos
premiers ancêtres chutèrent, ils se retrouvèrent sous l’emprise de Lucifer par
des liens de sang. Ils formèrent un fondement de quatre positions sous le joug
de Satan et ainsi tous les êtres humains devinrent des enfants de Satan.
C’est pourquoi Jésus disait à la foule :
« Vous êtes du diable, votre père » et encore : « Engeance de vipères ». Paul écrivait : « Et non pas elle [la création] seule : nous-mêmes qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l’attente de la rédemption de notre corps », indiquant que nous attendons l’adoption filiale et que personne n’appartient au lignage de Dieu. Au contraire, à cause de la chute de nos premiers ancêtres, les êtres humains appartiennent au lignage de Satan.
Si Adam et Ève avaient atteint la pleine maturité et bâti un fondement de
quatre positions ayant Dieu pour centre, le monde de la souveraineté de Dieu
aurait été réalisé en ce temps-là. Mais, encore immatures, ils chutèrent et
formèrent un fondement de quatre positions ayant Satan pour centre. Par
conséquent, ce monde s’est retrouvé sous la domination de Satan. C’est pourquoi
la Bible appelle Satan « le prince de ce monde » et
« le dieu de ce monde ».
Satan, après être parvenu à dominer les êtres humains qui étaient destinés
à être les seigneurs de la création, réussit également à dominer toute chose
dans l’univers. Par conséquent, il est écrit : «
Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu. [...] Nous le
savons en effet, toute la création jusqu’à ce jour gémit en travail d’enfantement.»
Ces versets décrivent l’agonie de la création sous la domination de Satan
alors qu’elle se languit de l’apparition d’êtres humains non déchus ayant
parfait leur nature originelle ; elle se languit du jour où ils pourront
vaincre Satan et la diriger avec amour.
4.2 Les activités de Satan dans la société humaine
Comme il le fit avec Job, Satan ne cesse d’accuser tous les êtres humains
devant Dieu pour les attirer en enfer.
Toutefois, même Satan ne peut perpétrer ses mauvaises actions à moins de
trouver un partenaire objet avec lequel former une base commune et engager une action
de donner et recevoir. Les partenaires objets de Satan sont les esprits mauvais
dans le monde spirituel. Les partenaires objets de ces esprits mauvais sont les
personnes spirituelles des êtres humains mauvais sur la terre, et ces personnes
spirituelles mauvaises se servent de leur personne physique comme instrument
pour accomplir leurs œuvres mauvaises. Par conséquent, le pouvoir de Satan,
relayé par les esprits mauvais, se manifeste dans les activités des personnes
sur terre.
Par exemple, Satan entra en Judas Iscariote et une fois Jésus traita Pierre
de «Satan ». Dans la Bible, les esprits des mauvaises personnes sur terre sont
associés aux « anges » du diable.
Le Royaume de Dieu sur la terre55 est un monde restauré dans lequel Satan
ne peut plus exercer la moindre activité. Pour bâtir un tel monde, il faut que
le genre humain tout entier élimine la base commune avec Satan, rétablisse la
base commune avec Dieu et entreprenne une action de donner et recevoir avec
Lui.
Il est prophétisé que, dans les derniers jours, Dieu maintiendra Satan dans
l’Abîme : cela signifie que Satan sera totalement incapable d’agir, puisqu’il
ne trouvera plus aucun partenaire auquel s’associer. Pour
pouvoir éliminer notre base commune avec Satan et être en mesure de le juger,
nous devons connaître son identité, son crime et l’accuser devant Dieu.
Toutefois, Dieu donna la liberté aux êtres humains et aux anges ; Il ne
peut donc les forcer à se restaurer. Les êtres humains doivent, de leur plein
gré, amener Satan à une soumission volontaire en observant la parole de Dieu
par l’accomplissement de leur responsabilité. C’est seulement de cette façon
que nous pouvons être restaurés dans l’idéal originel voulu par Dieu au moment
de la création.
Parce que Dieu conduit Sa providence selon ce principe, l’histoire de la
providence de la restauration a connu des prolongements répétés.
4.3 Le bien et le mal du point de vue du but
Nous avons déjà défini le bien et le mal59. Examinons maintenant la nature
du bien et celle du mal en fonction du but. Si Adam et Ève s’étaient aimés
selon le dessein de Dieu et avaient formé un fondement de quatre positions
ayant Dieu pour centre, ils auraient établi un monde de bonté. Mais quand ils
s’aimèrent avec un but contraire au dessein de Dieu et établirent un fondement
de quatre positions ayant Satan pour centre, ils en vinrent à créer un monde mauvais.
La démonstration est claire : les éléments ou actes, bons et mauvais, ont
beau revêtir la même forme, leur vraie nature peut être discernée par leurs
fruits. Les fruits qu’ils produisent sont le reflet des buts divergents qu’ils
poursuivent.
De nombreux exemples de traits de la nature humaine perçus d’ordinaire
comme mauvais se révèlent en fait être bons si leur but est orienté vers la
volonté de Dieu.
Prenons l’exemple du désir. Le désir, que l’on associe souvent au péché,
est en fait un don de Dieu. La joie est le but de la création et la joie ne
peut être atteinte que lorsque le désir est comblé. Si nous n’avions aucun
désir, nous n’éprouverions jamais de joie. Si nous n’avions aucun désir, nous
n’aurions aucune aspiration à recevoir l’amour de Dieu, à vivre, à accomplir de
bonnes actions, ou à nous améliorer. Sans désir, par conséquent, ni le but de Dieu
pour la création ni la providence de la restauration ne pourraient s’accomplir.
Une société humaine ordonnée, harmonieuse et florissante serait impossible.
Faisant partie de notre nature divine, les désirs sont bons quand ils portent
des fruits selon la volonté de Dieu, et ils sont mauvais quand ils portent des
fruits selon la volonté de Satan.
Nous pouvons en déduire que même le monde du mal sera restauré en un monde
du bien et deviendra le Royaume de Dieu sur la terre, s’il change sa direction
et son but selon les instructions du Christ60. On peut donc comprendre la
providence de la restauration comme le processus qui inverse la direction du
monde déchu, dont l’orientation actuelle est satanique, et qui amène ce même
monde à la construction du Royaume de Dieu, l’idéal de Dieu pour la création.
Tout critère du bien établi au cours de la providence de la restauration ne
peut être absolu ; il ne peut qu’être relatif. À tout moment de l’histoire, se
conformer aux doctrines émanant des autorités en place est considéré comme bon,
alors que les actions qui s’y opposent sont perçues comme mauvaises.
Mais un changement d’époque se traduit par l’émergence de nouvelles
autorités et doctrines, avec de nouveaux objectifs, et de nouveaux critères du
bien et du mal. Pour les adeptes de n’importe quelle tradition religieuse ou école
de pensée, il est bon d’observer les préceptes de leur doctrine ou de leur
philosophie, il est mal de s’y opposer. Mais chaque fois qu’une doctrine ou une
philosophie connaît une réforme, ses critères du bien et du mal évoluent aussi
en fonction des nouveaux objectifs.
De même, si un adepte se convertit à une religion ou à une école de pensée
différente, ses buts et ses critères du bien et du mal en sont naturellement
modifiés.
Conflits et révolutions ne cessent d’accabler la société humaine principalement
à cause des changements permanents dans les critères du bien et du mal, dus au
fait que les gens poursuivent des buts divergents. Cependant, à travers les
cycles sans fin de conflits et de révolutions de l’histoire humaine, les êtres
humains ont recherché le bien absolu désiré par leur âme originelle. Tant que
les êtres humains poursuivront ce but absolu, la société humaine déchue subira
sans cesse des conflits et des révolutions, jusqu’à ce que l’on parvienne enfin
à instaurer le monde du bien. Le critère du bien demeurera relatif aussi
longtemps que le cours de la restauration se poursuivra.
Une fois que la terre sera débarrassée de la domination de Satan, alors
Dieu, l’Être éternel et absolu qui transcende le temps et l’espace, établira Sa
souveraineté et Sa vérité. Ce jour-là, la vérité de Dieu sera absolue, et donc
le but qu’elle sert et le critère du bien qu’elle détermine seront tous deux
absolus. Cette vérité universelle et globale sera solidement établie par le
Christ à son second avènement.
4.4 Les œuvres des bons et des mauvais esprits
Nous parlons de « bons esprits » en général pour désigner Dieu, les esprits
du côté de Dieu et les anges bons. On utilise le terme générique « mauvais esprits
» pour Satan, les esprits de son camp et les anges mauvais. Les œuvres des bons
et des mauvais esprits, comme dans le cas des bonnes et mauvaises actions en
général, se ressemblent au début, mais poursuivent des buts contradictoires.
À la longue, les œuvres d’un bon esprit feront croître chez le sujet un
sentiment de paix et de justice, améliorant même sa santé. Les œuvres des
esprits mauvais, au contraire, l’amèneront graduellement à une anxiété, une
peur et un égoïsme grandissants, allant jusqu’à détériorer sa santé. Il peut
être difficile pour quelqu’un qui ignore le Principe de discerner les œuvres
des esprits, mais en définitive, souvent de façon tardive, on reconnaît la
nature des esprits par les fruits qu’ils portent.
Puisqu’une personne déchue se tient dans la position médiane entre Dieu et
Satan et a des liens avec les deux, les œuvres d’un bon esprit peuvent être
accompagnées d’influences subtiles d’un esprit mauvais. Dans d’autres cas, des
phénomènes qui sont au début des œuvres des esprits du mal peuvent au fil du
temps prendre part au travail des esprits du bien.
Discerner les esprits s’avère donc très difficile pour ceux qui ne
connaissent pas le Principe. Il est vraiment navrant que maintes autorités
religieuses, dans leur ignorance, condamnent les œuvres des esprits du bien en
les mettant dans la même catégorie que celles des esprits du mal. Cela peut les
placer involontairement en porte-à-faux par rapport à la volonté de Dieu.
Dans la période actuelle, les phénomènes spirituels sont de plus en plus
répandus. À moins que les guides religieux ne soient à même de distinguer les
œuvres des esprits du bien de celles des esprits du mal, ils ne peuvent
instruire et guider correctement ceux qui font l’expérience de phénomènes
spirituels.
4.5 Le péché
Le péché est une violation de la loi céleste qui est
commise quand une personne forme une base commune avec Satan, créant ainsi une condition
pour une action de donner et recevoir avec lui.
On peut distinguer quatre types de péchés.
En premier vient le péché originel. Ce péché a pris naissance avec la chute
spirituelle et la chute physique de nos premiers ancêtres. Il est incrusté dans
notre lignage et constitue la racine de tous les péchés.
Le deuxième est le péché héréditaire. C’est le péché que l’on hérite de ses
ancêtres en raison des liens du sang. Il est écrit dans les Dix Commandements
que les péchés des parents retomberont sur leurs descendants.
Le troisième est le péché collectif. C’est le péché pour lequel une personne
porte la responsabilité en tant que membre d’un groupe, même si elle n’a pas
commis le péché elle-même ou ne l’a pas hérité de ses ancêtres. Un exemple de
ce type de péché est la crucifixion de Jésus. Certes, seuls les grands prêtres
et certains scribes ont commis cet acte quand ils ont envoyé Jésus à la croix,
mais le peuple juif et l’humanité tout entière ont porté ensemble la
responsabilité de ce péché. En conséquence, les juifs furent plongés dans la
situation de subir de terribles souffrances, et l’humanité entière a dû
traverser un chemin de tribulations jusqu’au second avènement du Messie.
Le quatrième est le péché individuel que tout un chacun est amené à commettre.
On peut comparer le péché originel à la racine de tous les péchés, le péché
héréditaire au tronc, le péché collectif aux branches, et le péché individuel
aux feuilles.
Tous les péchés dérivent du péché originel qui constitue leur racine. Sans
extirper le péché originel, il n’y a pas moyen d’éliminer complètement tous les
autres. Toutefois, aucune personne n’est capable d’extirper cette racine du
péché, profondément enfouie depuis la nuit des temps. Seul le Christ, qui vient
comme la racine et le Vrai Parent de l’humanité, peut la saisir et la déraciner.
4.6 Les caractéristiques fondamentales de la nature déchue
Ève hérita de l’archange tous les penchants liés à sa transgression contre
Dieu quand il l’enchaîna par un lien de sang en raison de leur rapport sexuel.
Adam acquit à son tour les mêmes tendances quand Ève, assumant le rôle de
l’archange, l’enchaîna par un lien de sang en raison de leur rapport sexuel.
Ces penchants sont à l’origine de toutes les tendances déchues qui affectent
les êtres humains. Ils forment les caractéristiques fondamentales de notre
nature déchue.
La motivation de base qui engendra la nature déchue et ses caractéristiques
fondamentales réside dans la jalousie que l’archange éprouva vis-à-vis d’Adam qui
était le bien-aimé de Dieu.
Comment peut-on trouver trace d’envie ou de jalousie chez un archange que Dieu
a créé pour un but de bonté ?
Dans sa nature originelle, l’archange était pourvu de désir et
d’intelligence. Parce que l’archange possédait une intelligence, il pouvait
comparer et s’apercevoir que l’amour de Dieu pour les êtres humains était plus
grand que l’amour que Dieu lui donnait. Parce qu’il possédait aussi des désirs,
il aspirait évidemment à recevoir davantage d’amour de Dieu. Ce désir du cœur pouvait
conduire naturellement à l’envie et à la jalousie. L’envie est un sous-produit
inévitable de la nature originelle, comme l’est l’ombre portée d’un objet
exposé à la lumière.
Toutefois, quand les êtres humains auront atteint la perfection, ils ne
seront jamais amenés à chuter à cause d’une envie fortuite. Ils sauront en leur
âme et conscience que la gratification temporaire qu’ils pourraient éprouver en
atteignant l’objet de leur désir ne vaudrait pas la souffrance de
l’autodestruction qui en découlerait. Ils ne pourront donc jamais commettre de
tels crimes.
Un monde qui a réalisé le but de la création est une société fondée sur des
relations dont l’organisation ressemble à la structure du corps humain.
Comprenant que la déchéance d’un individu mettrait l’ensemble en péril, la
société protégera les siens de l’autodestruction.
Dans ce monde idéal, les désirs envieux naissant fortuitement de la nature
originelle seront canalisés pour aiguillonner le progrès de l’humanité. Ils ne
pousseront jamais quelqu’un à chuter.
On peut distinguer quatre caractéristiques fondamentales de la nature
déchue.
La première consiste à avoir un point de vue différent de celui de Dieu.
Une raison essentielle de la chute de l’archange fut son échec à aimer Adam
avec le même cœur et la même optique que Dieu ; il se montra au contraire
jaloux d’Adam. Cela l’amena à tenter Ève. Pour illustrer cette caractéristique
de la nature déchue, nous pouvons imaginer le cas d’un courtisan qui devient
jaloux du favori du roi au lieu de le respecter sincèrement comme celui que le
roi aime.
La deuxième caractéristique consiste à quitter sa position.
Cherchant plus d’amour de Dieu, Lucifer voulut connaître, en termes d’amour,
la même position dans le monde humain que celle dont il jouissait dans le monde
angélique. Ce désir illicite l’amena à quitter sa position et à chuter. À cause
de cette caractéristique fondamentale de la nature déchue, certains sont
conduits par de tels désirs illicites à outrepasser les limites de ce qui est permis
et à vouloir trop s’imposer.
La troisième caractéristique consiste à inverser la souveraineté.
L’ange, censé se placer sous l’autorité des êtres humains, entreprit au contraire
de dominer Ève. Puis Ève, censée être sous l’autorité d’Adam, le domina. Cette
rupture de l’ordre naturel a porté des fruits amers. La société humaine est
mise sens dessus dessous par ceux qui quittent leur position, renversant ainsi
l’ordre de la souveraineté. Ces agissements si fréquents ont pour racine cette
caractéristique fondamentale de la nature déchue.
La quatrième caractéristique consiste à multiplier le mal.
Après sa chute, si Ève n’avait pas répété son péché en séduisant Adam,
celui-ci serait demeuré intègre. La restauration d’Ève seule aurait été relativement
aisée. Toutefois, en poussant Adam à la faute, Ève transmit et multiplia le
mal. La tendance des êtres humains mauvais à entraîner autrui dans leurs
intrigues criminelles découle de cette caractéristique fondamentale de la
nature déchue.
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