Chapitre Eschatologie universelle et histoire
Chapitre III
Eschatologie universelle et histoire
Nous avons beaucoup d’incertitudes sur les origines de l’histoire, son
évolution et sa finalité.
Concernant l’eschatologie universelle ou théorie des derniers jours,
beaucoup de chrétiens croient littéralement ce qui est écrit dans la Bible.
Où l’on affirme que :
« Les cieux enflammés se dissoudront et les éléments
embrasés se fondront »,
« Le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa
lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront
ébranlées »
« Au signal donné par la voix de l’archange et la
trompette de Dieu, [...] les morts qui sont dans le Christ ressusciteront en
premier lieu ; après quoi nous, les vivants, nous qui serons encore là, nous
serons réunis à eux et emportés sur des nuées pour rencontrer le Seigneur dans
les airs ».
Une question pertinente qui se pose est de savoir si ces événements auront
lieu littéralement ou s’il s’agit de versets symboliques comme la Bible en
compte un grand nombre.
Pour aborder ce sujet, nous devons d’abord comprendre des questions aussi essentielles
que le but de Dieu pour la création, la signification de la chute et le but de
la providence de la restauration.
Section 2
L’œuvre de Dieu pour le salut
2.1 L’œuvre de Dieu pour le salut : la providence de la restauration
Le monde du péché mène l’humanité à la désolation et cause l’affliction de
Dieu.
Pourrait-Il abandonner ce monde à son état de misère ?
Dieu entendait créer un monde de bonté qui L’aurait comblé de joie ; mais à
cause de la chute, le monde a été rempli de péché et de souffrance. Si ce monde
de péché devait rester éternellement dans cet état, alors Dieu serait un Dieu
impuissant, incapable de réaliser l’idéal de Sa création. Aussi Dieu va-t-Il
sauver à tout prix ce monde de péché.
À quel point Dieu doit-Il sauver ce monde ?
Il doit le sauver complètement. D’abord, Dieu doit chasser le pouvoir
satanique du mal de ce monde de péché14, et ainsi le ramener à son état
originel antérieur à la chute de nos premiers ancêtres. Le salut doit ensuite
se poursuivre jusqu’à ce que le but originel de la création soit accompli et que
le règne direct de Dieu soit établi. Sauver une personne malade, c’est la
rétablir à l’état de santé qu’elle avait avant de tomber malade. Sauver une
personne qui se noie, c’est la ramener à l’état où elle était avant de tomber à
l’eau.
De même, sauver une personne qui souffre sous le joug du péché, c’est la restaurer
à son état originel sans péché. En d’autres termes, l’œuvre de Dieu pour le
salut c’est la providence de la restauration.
La chute fut sans conteste le résultat des erreurs des êtres humains.
Néanmoins, Dieu prend aussi une certaine responsabilité pour les conséquences
parce que c’est Lui qui a créé les êtres humains.
Aussi S’est-Il senti obligé de conduire la providence pour corriger ce résultat
tragique et pour restaurer les êtres humains à leur véritable état originel. De
plus, Dieu nous a créés pour vivre éternellement, parce que Lui-même, le
partenaire sujet éternel, voulait vivre éternellement dans la joie avec les
êtres humains, Ses partenaires objets. Ayant pourvu les êtres humains d’une
nature éternelle, Dieu, en vertu des lois du Principe, ne pouvait pas les anéantir
simplement parce qu’ils avaient chuté. En le faisant, Il violerait Son Principe
de la création. Le seul choix qu’il Lui reste est de sauver les êtres humains déchus
et de les restaurer à l’état originel de pureté dans lequel Il les a initialement
créés.
Quand Dieu créa les êtres humains, Il promit de les aider à accomplir les
trois grandes bénédictions. Il déclara à travers Isaïe : « Ce que j’ai dit, je l’exécute, mon dessein, je
l’accomplis », indiquant que, malgré la chute, Il avait œuvré pour accomplir
Sa promesse au moyen de la providence pour restaurer les trois grandes
bénédictions.
Dieu envoya Jésus pour nous restaurer à l’état idéal originel, comme nous
pouvons le percevoir dans les paroles de Jésus à ses disciples : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste
est parfait. » Une personne idéale originelle est unie avec Dieu et a acquis
une nature divine ; aussi, du point de vue du but de la création, elle est
parfaite comme Dieu est parfait.
2.2 Le but de la providence de la restauration
Quel est le but de la providence de la restauration ?
C’est l’établissement du Royaume de Dieu qui, dans son ensemble, représente
le partenaire objet de bonté pour Dieu et l’accomplissement de Son but pour la
création. Les êtres humains sont censés être le centre du Royaume de Dieu sur
la terre.
Bien que Dieu ait créé nos premiers ancêtres avec cette intention, ils ont
chuté ; ainsi Sa volonté sur la terre n’a pas été réalisée. Depuis lors, le but
fondamental de la providence de la restauration a été de reconstruire le
Royaume de Dieu sur la terre. Jésus, qui vint accomplir ce but, disait à ses
disciples de prier : « ... que ta Volonté soit
faite sur la terre comme au ciel ». Il disait aussi : « Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche.
» Ses paroles témoignent du fait que le but de la providence de la
restauration est l’établissement du Royaume de Dieu sur la terre.
2.3 L’histoire de l’humanité est l’histoire de la providence de la
restauration
Comme nous l’avons expliqué plus haut, l’œuvre de Dieu pour le salut c’est
la providence de la restauration. L’histoire peut être vue comme l’histoire de
la providence par laquelle Dieu S’est efforcé de sauver les êtres humains
déchus et d’œuvrer à travers eux pour restaurer le monde originel de bonté.
Examinons cette idée de diverses manières.
Premièrement,
considérons l’histoire du développement des sphères culturelles. De tout temps
et en tout lieu, tous les êtres humains, même les plus vils, ont une âme originelle
qui les incite à repousser le mal et à chercher le bien. La compréhension
intellectuelle de ce qu’est le bien et du moyen d’y parvenir a varié selon
l’époque, le lieu et le point de vue de chacun ; c’est une des sources des
conflits qui ont façonné l’histoire. Toutefois, chaque personne espère
atteindre le même but fondamental de trouver et de réaliser le bien.
Pourquoi l’âme originelle pousse-t-elle irrésistiblement les êtres humains
de tout temps et en tout lieu vers le bien ? Dieu, le Sujet du bien, créa les
êtres humains pour être Ses partenaires objets de bonté, afin d’accomplir le but
du bien. Malgré l’influence néfaste de Satan, qui a rendu les êtres humains
déchus incapables de mener une vie foncièrement bonne, l’âme originelle demeure
intacte en eux et les pousse vers le bien.
L’aspiration suprême de toute l’histoire est donc
d’atteindre un monde de bonté.
Aussi âpre que soit la lutte de l’âme originelle pour atteindre le bien,
nous pouvons difficilement trouver des exemples de vraie bonté dans ce monde
sous l’emprise du mal. Les êtres humains ont donc été amenés à chercher la
source du bien dans le monde transcendant le temps et l’espace. La religion
naquit de ce besoin. Grâce à elle les êtres humains déchus enlisés dans
l’ignorance ont cherché à rencontrer Dieu en s’efforçant inlassablement
d’atteindre le bien.
Même si les individus, les peuples et les nations qui prirent fait et cause
pour une certaine religion ont disparu, la religion elle-même a survécu.
La religion a subsisté tout au long de l’histoire malgré l’ascension et le
déclin de nombreuses nations. Dans l’histoire de la Chine, les dynasties Shang
et Zhou puis les Royaumes combattants furent suivis par une période
d’unification sous la dynastie Qin. Vinrent ensuite les Han antérieurs, les Han
postérieurs, les Trois Royaumes et les Six Dynasties, et une période
d’unification pendant les dynasties Sui et Tang. Vinrent alors les Cinq
Dynasties, puis la dynastie des Song du Nord et celle des Song du Sud, la
dynastie des Yuan, la dynastie des Ming, la dynastie des Qing, puis la
république de Chine et la république populaire de Chine. Au cours de son
histoire, la Chine a connu bien des cycles d’ascension et de déclin de
dynasties, et maints transferts de pouvoir politique, mais les religions
d’Extrême-Orient –le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme – ont continué
à s’épanouir.
Dans l’histoire de l’Inde se sont succédés la dynastie des Maurya, la
dynastie des Gupta, le règne de Harsa, la dynastie des Calukya, puis la
dynastie des Moghols, les Marathes, la domination britannique, et enfin l’Inde
indépendante actuelle. Malgré l’ascension et le déclin de multiples royaumes,
l’hindouisme a subsisté et prospéré.
Dans l’histoire du Moyen-Orient, la dynastie des califes arabes omeyyades
fut suivie de celle des Abbassides, puis de la dynastie turque des
Seldjoukides, puis de l’Empire ottoman, puis de la période coloniale, et des
États arabes contemporains. En dépit de ces changements de souveraineté
politique, l’islam s’est maintenu et a continué à se développer.
Dans l’histoire de l’Europe occidentale, nous voyons que le centre du
pouvoir changea maintes fois, passant de Rome à la cour carolingienne, avant
d’échoir aux cités de la Renaissance italienne. Les nations-phares de l’Europe
devinrent ensuite l’Espagne et le Portugal, suivies de la France et des
Pays-Bas, puis de l’Angleterre. Les temps modernes ont vu les États-Unis et
l’Union soviétique se partager l’hégémonie sur l’Occident.
Malgré ces changements politiques, le christianisme est resté puissant.
Même sous le régime despotique de l’Union soviétique, fondé sur le matérialisme
marxiste, le christianisme a maintenu sa vivacité et sa pérennité.
Si nous devions examiner l’ascension et le déclin des
nations, nous trouverions de nombreux exemples montrant que les nations qui ont
persécuté la religion ont péri, alors que celles qui l’ont protégée et honorée
ont prospéré.
Souvent, les personnes qui se sont hissées à la tête des nations furent
celles qui tenaient la religion en très haute estime. L’histoire est là pour
nous prouver que le jour viendra sûrement où le monde communiste, qui
persécute la religion, périra.
Beaucoup de religions ont marqué l’histoire de leur empreinte. Parmi elles,
les religions qui avaient la plus grande influence ont formé des sphères
culturelles. On dénombre entre vingt et une et vingt-six sphères culturelles
majeures qui ont existé à différentes époques de l’histoire mondiale. Avec le
flot de l’histoire, les sphères culturelles de moindre importance ont été
absorbées par les sphères les plus évoluées ou bien ont fusionné avec elles.
À travers l’évolution des sphères culturelles, ballottées par l’ascension
et le déclin des nations, quatre grandes sphères culturelles se sont maintenues
jusqu’à aujourd’hui : la sphère hindouiste, la sphère de l’Extrême-Orient, la sphère
chrétienne et la sphère islamique. La tendance actuelle est de voir ces quatre
sphères former une seule sphère culturelle mondiale, fondée sur l’éthique
chrétienne. Ce développement historique met en évidence la mission finale du
christianisme, qui est d’accomplir les buts de toutes les religions ayant
recherché l’idéal de bonté.
L’histoire du développement des sphères culturelles, chacune avec ses
phases d’expansion, de déclin et de convergences, tend finalement vers la constitution
d’une sphère culturelle mondiale sur la base d’une seule religion. Cela
démontre que l’essence de l’histoire est la restauration d’un monde uni.
Deuxièmement, nous
pouvons voir que l’histoire est l’histoire de la providence de la restauration
en observant les progrès de la religion et de la science. On a montré plus haut
que les objectifs de la religion et de la science étaient de vaincre les
aspects intérieurs et extérieurs de l’ignorance de l’humanité déchue. Bien que
la religion et la science aient opéré séparément, avec peu de liens entre
elles, leur convergence est inéluctable. Elles sont aujourd’hui sur le point de
résoudre tous leurs problèmes dans une démarche commune et unifiée. Cette
tendance montre que l’histoire a suivi un cours providentiel visant à restaurer
ce monde dans son état originel.
Sans la chute, le développement de leurs capacités intellectuelles aurait
permis aux premiers ancêtres de l’humanité d’atteindre le plus haut niveau de
connaissance spirituelle, stimulant naturellement un développement
correspondant de leur connaissance du monde matériel. La science aurait alors
progressé dans un temps très bref et le niveau actuel de la science et de la
technologie aurait pu être atteint rapidement. Toutefois, à cause de la chute,
l’humanité a sombré dans l’ignorance et n’a pu construire qu’une société
primitive, très éloignée de l’idéal originel de Dieu. De longues périodes se
sont écoulées avant que l’humanité ne puisse vaincre cette ignorance grâce aux
avancées de la science. Le monde moderne, avec sa technologie très poussée, nous
a menés matériellement au seuil de cette société idéale.
Troisièmement, en
examinant les grandes tendances de l’histoire des conflits, nous pouvons
comprendre que l’histoire est l’histoire de la providence de la restauration.
Les batailles pour des biens, des territoires ou des personnes se sont
continuellement étendues parallèlement au développement de la société humaine.
Ces conflits se sont élargis du niveau familial aux niveaux tribal, sociétal,
national et mondial jusqu’à notre époque où le monde démocratique et le monde communiste
s’affrontent dans un combat final.
Dans ces derniers jours de l’histoire, la loi céleste est descendue sur la
terre sous la forme de la démocratie, mettant fin à la longue période de
l’histoire au cours de laquelle les êtres humains voulaient obtenir le bonheur
en s’emparant de biens, de territoires ou de personnes.
Quand la première guerre mondiale s’est conclue, les nations vaincues ont
dû renoncer à leurs colonies. À la fin de la deuxième guerre mondiale, les vainqueurs
ont émancipé leurs colonies de leur plein gré et leur ont fourni une aide
matérielle. Ces dernières années, les grandes puissances ont invité des nations
fragiles et minuscules, parfois plus petites qu’une de leurs villes, à devenir
États-membres de l’Organisation des Nations unies, leur donnant des droits
égaux et un siège dans le concert des nations.
Quelle forme prend ce combat final de la démocratie et du communisme ?
C’est avant tout un affrontement d’idéologies. En fait, cette guerre ne
cessera jamais à moins que n’émerge une vérité capable de renverser
complètement l’idéologie du marxisme-léninisme qui menace le monde moderne.
L’idéologie communiste nie la religion et promeut la suprématie exclusive de la
science. C’est pourquoi la nouvelle vérité capable de réconcilier la religion
et la science va apparaître et l’emporter sur l’idéologie communiste. Elle
débouchera sur l’unification des mondes communiste et démocratique.
L’évolution de l’histoire des conflits confirme donc que
l’histoire est l’histoire providentielle pour restaurer le monde idéal
originel.
Quatrièmement,
approfondissons cette question à partir des paroles de la Bible. L’histoire
tend vers l’objectif de la restauration du jardin d’Éden avec l’arbre de vie en
son centre. Le jardin d’Éden ne désigne pas le lieu géographique limité où Adam
et Ève furent créés, mais inclut la terre entière. Si le jardin d’Éden se
limitait à la petite région du globe où ils furent créés, comment l’humanité
pourrait-elle accomplir la bénédiction de Dieu de se multiplier et de remplir
la terre tout en étant confinée dans un endroit aussi restreint ?
Parce que nos premiers ancêtres chutèrent, le jardin d’Éden fut revendiqué
par Satan, et l’accès à l’arbre de vie au milieu du jardin leur fut interdit25.
Il est écrit dans l’Apocalypse : Je suis l’Alpha et
l’Oméga, le Premier et le Dernier, le Principe et la Fin. Heureux ceux qui
lavent leurs robes ; ils pourront disposer de l’arbre de Vie, et pénétrer dans
la Cité par les portes. – Ap 22.13-14
L’histoire a commencé avec l’Alpha et s’achèvera avec l’Oméga. À la fin de
l’histoire, l’espoir des personnes déchues sera de laver leurs robes tachées
par le péché, d’entrer dans le jardin d’Éden restauré, et de disposer de
l’arbre de vie désiré depuis longtemps.
Essayons de mieux comprendre ce verset. L’arbre de vie représente le Vrai
Père de l’humanité qui, nous l’avons vu, devait être Adam, s’il avait pu
parfaire sa personnalité. À cause de la chute des premiers parents, leurs
descendants furent corrompus par le péché originel. Pour être restaurés à
l’état de personnes vraies, originelles, nous devons, comme le disait Jésus,
naître à nouveau. C’est pourquoi, tout au long de l’histoire, l’humanité a recherché
le Christ, son Vrai Père, celui qui peut donner la nouvelle naissance. Dans ce verset,
l’arbre de vie que les saints des derniers jours sont en mesure d’approcher
n’est autre que le Christ. La Bible enseigne donc que le but de l’histoire est
la restauration du jardin d’Éden avec en son centre le Christ qui doit venir
comme l’arbre de vie.
Quand la Bible déclare qu’un ciel nouveau et une terre nouvelle apparaîtront
dans les derniers jours, cela signifie que l’ancien ciel et l’ancienne terre
sous l’esclavage de Satan seront restaurés en un ciel nouveau et une terre
nouvelle sous le règne du Christ avec Dieu pour centre. La Bible enseigne aussi
que la création tout entière, dans les douleurs de l’enfantement sous la
tyrannie satanique, attend la révélation des fils de Dieu. Toutes les choses de
la création n’attendent pas la restauration des vrais enfants de Dieu pour
ensuite, dans les derniers jours, être jetées aux flammes et périr ; en fait,
elles attendent d’être renouvelées. Elles le seront en étant restaurées à leur position
originelle sous de justes souverains, les vrais fils et filles de Dieu,
capables de les diriger avec amour.
Après un examen de l’histoire sous différents angles – le
développement des sphères culturelles, les progrès de la religion et de la
science, l’histoire des conflits et les paroles de la Bible – il apparaît clairement
que l’histoire est l’histoire providentielle pour restaurer le monde idéal
originel.
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