
Chapitre
Le Messie
Son
avènement et le but de sa seconde venue
Le
terme « Messie », en hébreu, signifie « celui qui est oint » et désigne un roi.
Le peuple élu d’Israël croyait en la parole de Dieu révélée par les prophètes
et promettant qu’Il lui enverrait un roi sauveur. Telle était son attente
messianique. Dieu envoya ce Messie en la personne de Jésus Christ. « Christ »
est le terme grec pour Messie.
Le
Messie vient parachever l’œuvre de Dieu pour le salut. Les êtres humains ont
besoin du salut à cause de la chute. Aussi devons-nous comprendre d’abord la
question de la chute avant de clarifier la signification du salut. En outre,
puisque la chute implique l’échec à accomplir le but de Dieu pour la création,
avant de pouvoir l’expliquer, il est essentiel de comprendre d’abord le but de
la création.
Le but
de Dieu pour la création devait être accompli par l’instauration du Royaume de
Dieu sur la terre. Toutefois, à cause de la chute, nous avons créé l’enfer sur
la terre, au lieu du Royaume de Dieu. Depuis la chute, Dieu n’a pas cessé de
mener Sa providence pour réaliser Son Royaume. Parce que l’histoire est
l’histoire de la providence de la restauration, elle a pour but premier
d’établir le Royaume de Dieu sur la terre.
Section
2
La
seconde venue d’Élie et Jean le Baptiste
Le
prophète Malachie annonça qu’Élie reviendrait : «
Voici que je vais vous envoyer Élie le prophète, avant que n’arrive le Jour de Yahvé,
grand et redoutable. » Jésus affirma que la venue annoncée d’Élie
s’était réellement accomplie en la personne de Jean le Baptiste : « ... or, je vous le dis, Élie est déjà venu, et ils ne
l’ont pas reconnu, mais l’ont traité à leur guise. » [...] Alors les disciples
comprirent que ses paroles visaient Jean le Baptiste. – Mt 17.12-13
Cependant,
ni Jean le Baptiste lui-même ni le peuple juif ne reconnurent que Jean était la
seconde venue d’Élie37. Cette ignorance renforça les doutes de Jean sur Jésus.
Beaucoup de juifs avaient de l’estime pour Jean le Baptiste et respectaient son
point de vue. Leur incrédulité à propos de Jésus en fut exacerbée. L’ignorance
de Jean fut un facteur majeur qui poussa Jésus à prendre le chemin de la croix.
2.1 La
croyance des juifs dans le retour d’Élie
Au
temps du Royaume uni, l’idéal de Dieu pour Son saint Temple fut contrecarré par
Satan à cause des transgressions du roi Salomon.
Pour
restaurer le Temple et préparer le chemin pour l’avènement du Messie – qui est
l’incarnation du Temple – Dieu envoya en Israël quatre prophètes majeurs et
douze prophètes mineurs, œuvrant par leur intermédiaire pour purifier Israël de
toutes les influences sataniques. En outre, Dieu envoya le prophète Élie
affronter les prophètes de Baal sur le mont Carmel ; il les anéantit par la
puissance de Dieu et abattit leurs autels.
Plus
tard, monté sur un char de feu, Élie fut enlevé au ciel dans un tourbillon40,
avant qu’il n’ait pu accomplir sa mission divine. Le pouvoir de Satan reprit de
sa vigueur, continuant de miner la providence. Le chemin du Messie ne pouvait être
aplani tant que l’influence de Satan n’était pas écartée. Ainsi, avant que
Jésus ne puisse incarner l’idéal du Temple, un autre prophète devait hériter et
accomplir la mission inachevée d’Élie, qui consistait à rompre les liens du
peuple avec Satan. À cause de cette nécessité providentielle, le prophète
Malachie prédit qu’Élie devrait revenir.
Le
peuple juif, qui croyait les prophéties des Écritures, espérait avec ferveur
l’avènement du Messie. Mais nous devons savoir qu’il guettait non moins
ardemment le retour d’Élie. En effet, Dieu avait clairement promis par le
prophète Malachie qu’Il enverrait le prophète Élie, avant l’avènement du
Messie, pour préparer le chemin du Seigneur. Élie était monté au ciel environ
850 ans avant la naissance de Jésus ; il résidait depuis dans le monde
spirituel. Nous sommes familiers du récit de la Transfiguration, où Élie et
Moïse apparurent spirituellement devant les disciples de Jésus. Bien des juifs
croyaient que, lorsque Élie reviendrait, il descendrait du ciel de la même manière
qu’il y était monté. Tout comme il y a aujourd’hui des chrétiens qui scrutent
résolument le ciel, en y guettant la venue du Christ sur les nuées, les juifs
de l’époque de Jésus avaient les yeux tournés vers le ciel, attendant
impatiemment la venue d’Élie.
Néanmoins,
avant que l’on ait entendu la moindre nouvelle d’un retour d’Élie, venu
accomplir la prophétie de Malachie, Jésus apparut soudainement, déclarant être
le Messie. Il n’est guère étonnant que l’apparition et les déclarations de
Jésus aient semé une grande confusion dans tout Jérusalem.
Partout
où se rendaient les disciples de Jésus, on les pressait de questions sur Élie
qui était censé venir en premier. N’ayant pas eux-mêmes d’idée précise, les
disciples se tournèrent vers Jésus pour lui demander : « Que disent donc les scribes,
qu’Élie doit venir d’abord ? » Jésus répliqua que Jean le Baptiste était cet
Élie que le peuple attendait.
Puisque
les disciples croyaient déjà que Jésus était le Messie, ils acceptèrent
volontiers son affirmation que Jean le Baptiste était Élie. Mais comment
d’autres juifs, qui ne connaissaient pas Jésus, pouvaient-ils accepter cette
déclaration controversée ?
Jésus
lui-même se doutait qu’ils ne l’accepteraient pas facilement, aussi leur dit-il
: « Et lui, si vous voulez m’en croire, il est cet
Élie qui doit revenir. » Ce qui accrut encore les difficultés des juifs
à croire ses déclarations, ce fut le démenti initial de Jean le Baptiste. Jean
avait nié avec force être Élie : « Qu’es-tu donc ? lui
demandèrent-ils. Es-tu Élie ? » Il dit : « Je ne le
suis pas. »
2.2 La
direction que le peuple juif allait prendre
Jésus
fut très clair : Jean le Baptiste était cet Élie que le peuple avait si
impatiemment attendu, alors qu’au contraire, Jean le Baptiste lui-même l’avait
absolument démenti. Qui le peuple juif allait-il croire ? Cela dépendait
évidemment de celui des deux, Jésus ou Jean, qui paraissait le plus crédible et
le plus respectable aux yeux du peuple de cette époque.
Examinons
comment Jésus était considéré par le peuple juif. Jésus était un jeune homme
sans éducation, qui avait grandi dans le foyer pauvre et modeste d’un
charpentier. Ce jeune homme inconnu apparut soudainement et déclara être le «
maître du sabbat », alors qu’il semblait violer ce sabbat que les juifs pieux
observaient avec la plus grande rigueur. Cela valut à Jésus la réputation d’un
homme qui voulait abolir la Loi, alors qu’elle était, pour les juifs, la source
du salut48. C’est pourquoi les dirigeants de la communauté juive persécutèrent
Jésus. Ce dernier fut donc contraint de rassembler des disciples parmi de
simples pêcheurs et de devenir l’ami de collecteurs d’impôts, de prostituées et
de gens de mauvaise vie avec lesquels on le voyait manger et boire.
Pis
encore aux yeux des dirigeants juifs, Jésus affirma que les publicains et les
prostituées entreraient dans le Royaume de Dieu avant eux.
Un
jour, une pécheresse vint à Jésus tout en pleurs. Elle se mit à lui arroser les
pieds de ses larmes et à les essuyer avec ses cheveux, elle les couvrit de
baisers et les oignit de parfum51. Recevoir de tels égards d’une pécheresse ou
d’une prostituée serait déplacé, même dans la société moderne ; c’était un vrai
scandale dans la société juive, avec son code moral austère selon lequel une
femme adultère pouvait être lapidée à mort. Or, non seulement Jésus approuva
ses gestes empressés, mais il alla jusqu’à faire son éloge et blâma ses
disciples lorsqu’ils réprimandèrent cette femme.
En
outre, Jésus semblait se placer sur un pied d’égalité avec Dieu et affirmait
que nul ne pouvait aller à Dieu sinon par lui54. Il soutenait qu’on devait
l’aimer plus que ses propres père et mère, frères et sœurs, conjoint ou
enfants55. Ainsi, ses paroles et ses actes paraissaient blasphématoires à
beaucoup. Il n’est donc pas surprenant que les dirigeants juifs l’aient
critiqué et se soient moqués de lui, l’accusant d’être possédé par Béelzéboul,
le prince des démons56. Tout cela nous amène à penser que Jésus était loin
d’être crédible aux yeux des juifs de son temps.
Comment
Jean le Baptiste était-il considéré par les juifs de son époque ? Jean le
Baptiste était né dans une famille notoire ; il était le fils de Zacharie, un
prêtre. Les miracles et les signes qui entourèrent sa conception et sa
naissance surprirent toute la Judée. Un jour, tandis que Zacharie brûlait de
l’encens dans le Temple, un ange lui apparut et annonça que son épouse, âgée et
stérile, allait bientôt concevoir un fils. Comme il se montrait incrédule
devant les paroles de l’ange, il devint soudain muet et ne recouvra l’usage de
la parole qu’à la naissance de son enfant. D’autre part, Jean menait une vie exemplaire
de foi et d’ascèse au désert, vivant de sauterelles et de miel sauvage. Pour
ces raisons, bien des juifs se demandaient s’il n’était pas lui-même le Christ
et une délégation de prêtres et de lévites vinrent l’interroger directement. Le
peuple juif respectait Jean à ce point.
Dans
ces conditions, quand le peuple juif de cette époque comparait Jésus et Jean le
Baptiste, lequel lui semblait-il le plus crédible ? Sans aucun doute, les
paroles de Jean avaient plus de poids. Aussi croyait-il naturellement Jean le
Baptiste quand il niait être Élie, plus qu’il ne croyait Jésus quand il
affirmait que Jean était le retour d’Élie. Puisque le peuple croyait Jean, il
voyait dans les dires de Jésus une affabulation destinée à appuyer sa
prétention messianique contestable. En conséquence, Jésus fut considéré comme
un imposteur.
De ce
fait, la défiance du peuple à son égard grandit de jour en jour. Les juifs
trouvaient ses paroles et ses actes de plus en plus offensants. Croyant
davantage les paroles de Jean que celles de Jésus, ils devaient forcément
penser qu’Élie n’était pas encore venu. Par conséquent, ils ne pouvaient pas
même imaginer que le Messie était déjà là.
Tant
que le peuple juif gardait sa foi dans la prophétie de Malachie, il devait
rejeter Jésus qui affirmait être le Messie, car à ses yeux, Élie n’était pas
encore venu. D’un autre côté, pour croire en Jésus, le peuple aurait été
contraint d’ignorer la prophétie biblique qui voulait que le Messie vînt
seulement après le retour d’Élie. Puisque les juifs pieux ne pouvaient songer
un seul instant à renier les prophéties des Écritures, ils n’avaient pas
d’autre choix que de rejeter Jésus.
2.3
L’incrédulité de Jean le Baptiste
L’élite
juive et les contemporains de Jésus avaient dans leur majorité la plus haute
estime pour Jean le Baptiste ; certains voyaient même en lui le Messie. Jean le
Baptiste eût-il reconnu qu’il était Élie, comme Jésus l’avait déclaré, ceux qui
guettaient ardemment la venue du Messie auraient volontiers cru son témoignage
et seraient venus nombreux à Jésus. Malheureusement, son ignorance de la
providence amena Jean à nier avec insistance qu’il fût Élie et cela devint la
raison principale pour laquelle le peuple juif ne vint pas à Jésus.
Jean le
Baptiste rendit témoignage à Jésus dans le Jourdain :
« Pour
moi, je vous baptise dans de l’eau en vue du repentir ; mais celui qui vient
derrière moi est plus fort que moi, dont je ne suis pas digne d’enlever les
sandales ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » – Mt 3.11
« Et
moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau,
celui-là m’avait dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer,
c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint”. Et moi, j’ai vu et je témoigne que
celui-ci est l’Élu de Dieu. » – Jn 1.33-34
Dieu
avait directement révélé à Jean que Jésus était le Messie, et Jean témoigna de
cette révélation. Il dit de surcroît : « Moi ? la
voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droit le chemin du Seigneur », et
déclara être celui qui avait été envoyé devant le Christ. C’est pourquoi Jean
aurait dû comprendre par lui-même qu’il était le retour d’Élie. Même si Jean ne
le comprenait pas, puisque Dieu lui avait révélé que Jésus était le Messie, il
aurait dû accepter le témoignage de Jésus et, par obéissance, proclamer
lui-même être Élie. Toutefois, Jean ignora la volonté de Dieu. Il rejeta le
témoignage de Jésus le concernant ; il se sépara en outre de Jésus et prit son
propre chemin.
Nous
pouvons imaginer combien Jésus dut être attristé par la tournure des événements
et combien Dieu dut éprouver de chagrin quand Il vit Son fils dans une
situation aussi difficile.
En
réalité, la mission de Jean le Baptiste comme témoin s’acheva quand il baptisa
Jésus et lui rendit témoignage. Qu’aurait dû être ensuite sa mission ? Au
moment de la naissance de Jean, son père Zacharie, empli de l’Esprit Saint,
avait prophétisé que la mission de son fils serait de servir le Messie, disant
: « Or toi aussi, petit enfant, tu seras appelé
prophète du Très-Haut ; car tu marcheras devant le Seigneur, pour lui préparer
les voies61... » Considérant cela, après que Jean eut témoigné en faveur
de Jésus, il aurait dû, plus que quiconque, le servir comme disciple avec une
ardente dévotion tout le reste de sa vie. Toutefois, Jean se sépara de Jésus et
s’en alla baptiser indépendamment. Comment s’étonner de la confusion des juifs,
allant jusqu’à spéculer que Jean pût être le Messie62 ? Leurs dirigeants aussi étaient
confus63. En outre, il s'éleva une controverse entre des disciples de Jean et
un juif à propos de la purification et du nombre croissant de personnes qui
venaient se faire baptiser par Jésus.
Par son
propos : « Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse65 », Jean laissait
deviner qu’en son cœur, il ne se voyait pas partager la même destinée que
Jésus. Si Jean le Baptiste et Jésus avaient marché côte à côte en partageant le
même destin, comment Jean aurait-il pu décroître alors que Jésus était appelé à
croître ? En réalité, Jean le Baptiste aurait dû être le disciple principal de
Jésus, déployant tout son zèle pour proclamer l’Évangile de Jésus. Toutefois, à
cause de son aveuglement, il n’accomplit pas sa mission. Il perdit sa précieuse
vie dans une affaire relativement insignifiante, alors qu’elle aurait dû être
offerte pour Jésus.
Quand
l’esprit de Jean le Baptiste était concentré sur Dieu, il reconnut Jésus comme
le Messie et témoigna de lui. Plus tard, lorsque l’inspiration le quitta et
qu’il revint à un état plus commun, son ignorance reprit le dessus, aggravant
son incrédulité. Incapable de reconnaître qu’il était le retour d’Élie, Jean se
mit à regarder Jésus avec le même scepticisme que les autres juifs, particulièrement
après son emprisonnement. Toutes les paroles et tous les actes de Jésus lui semblaient
étranges et incompréhensibles. À un moment donné, il essaya de surmonter ses
doutes en envoyant ses disciples demander à Jésus : «
Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »
À cette
question de Jean, Jésus répondit, indigné et sur le ton de la réprimande : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez :
les aveugles voient et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les
sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux
pauvres ; et heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi ! » – Mt 11.4-6
Jean le
Baptiste avait été choisi dès le sein maternel pour seconder Jésus. Il mena une
vie ascétique de privations dans le désert, édifiant son ministère pour ouvrir
la voie à la venue du Messie. Quand Jésus commença son ministère public, Dieu
révéla à Jean, avant tout autre, l’identité de Jésus et l’inspira à témoigner
du fait qu’il était Son Fils bien-aimé. Or, Jean ne sut pas recevoir la grâce
que le Ciel lui avait accordée. C’est pourquoi, devant la question dubitative
de Jean, Jésus ne répondit pas explicitement qu’il était le Messie ; il
répondit plutôt indirectement. Jean devait évidemment connaître les miracles et
signes de Jésus qui n’en répondit pas moins de façon détournée, rappelant à Jean
les œuvres qu’il faisait, avec l’espoir de lui rappeler sa véritable identité.
Nous
devons comprendre qu’en disant : « la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres !
», Jésus exprimait sa grande peine quant à l’incrédulité de Jean le Baptiste et
de l’élite juive. Les juifs préparés, et en particulier Jean le Baptiste,
étaient les personnes riches, abondamment bénies par l’amour de Dieu.
Toutefois, parce que tous rejetèrent Jésus, il dut sillonner la Galilée et la
Samarie pour y chercher parmi les pauvres ceux qui écouteraient l’Évangile. Ces
pauvres étaient des pêcheurs sans éducation, des collecteurs d’impôts et des
prostituées. Les disciples que Jésus aurait préféré trouver étaient d’une autre
sorte.
Puisqu’il
était venu établir le Royaume de Dieu sur la terre, Jésus avait davantage
besoin d’un chef pour guider mille personnes que de mille personnes prêtes à
suivre un chef. Ne prêcha-t-il pas d’abord l’Évangile aux prêtres et aux
scribes dans le Temple ? Il s’y rendit pour trouver des personnes préparées et
qualifiées.
Néanmoins,
comme Jésus l’indiqua dans une parabole, parce que les hôtes conviés à un grand
dîner ne vinrent pas, il dut arpenter les rues et les places pour y trouver les
pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux68. Devant cette situation
misérable d’avoir à offrir les splendeurs de son festin aux réprouvés de la
société, qui n’avaient pas été invités, Jésus laissa poindre sa tristesse dans
ses paroles de jugement : « ... heureux celui qui
ne trébuchera pas à cause de moi ! » Bien que Jean ait été très admiré
de son temps, Jésus jugea sa vie, en laissant entendre de façon indirecte que
quiconque s’offusquerait à son sujet ne serait pas béni, aussi grand fût-il.
Jean se sentit offensé et faillit donc à sa mission de se dévouer pour Jésus le
restant de ses jours.
Quand
les disciples de Jean eurent fini d’interroger Jésus et furent partis, Jésus
exprima que même si Jean était né pour être le plus grand de tous les
prophètes, il avait échoué dans la mission que Dieu lui avait confiée : « En vérité je vous le dis, parmi les enfants des femmes,
il n’en a pas surgi de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus
petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui. » – Mt 11.11
Toute
personne au ciel est d’abord née d’une femme et a vécu sur la terre. Jean étant
le plus grand né d’une femme, on s’attendrait à ce qu’il fût aussi le plus
grand dans le Royaume de Dieu. Pourquoi Jean était-il moindre que le plus petit
dans le Royaume ? Maints prophètes dans le passé avaient témoigné indirectement
du Messie, à plusieurs siècles d’intervalle. Jean, lui, avait pour mission de
témoigner du Messie directement.
Si
témoigner du Messie était la mission essentielle des prophètes, alors Jean le
Baptiste ne pouvait qu’être le plus grand des prophètes. Néanmoins, pour ce qui
est de servir le Messie, il était le plus petit. Tout le monde dans le Royaume
de Dieu, même le plus modeste, devrait savoir que Jésus est le Messie et se
dévouer pour lui. Or, Jean le Baptiste, qui avait été appelé pour servir le
Messie plus que quiconque, se sépara de Jésus et alla son propre chemin. En
termes de dévouement pour Jésus, il était donc moindre que le plus petit dans
le Royaume de Dieu.
Jésus
poursuivit : « Depuis les jours de Jean le Baptiste
jusqu’à présent le Royaume des Cieux souffre violence, et des violents s’en emparent.
» Jean le Baptiste avait été choisi, avant même sa naissance, et il mena
une vie d’ascèse et de privations au désert. S’il avait servi Jésus avec un
cœur sincère, la position de disciple principal de Jésus ne pouvait que lui
revenir. Toutefois, parce qu’il échoua dans sa mission de servir Jésus, Pierre,
un « violent », s’empara de cette position de disciple principal. De
l’expression « depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent », nous
pouvons comprendre que les propos de Jésus rapportés dans les versets suivants
ne visaient pas en premier lieu le peuple en général, mais plus spécifiquement
Jean le Baptiste.
Jésus
conclut : « Et justice a été rendue à la Sagesse
par ses œuvres. » Si Jean avait agi avec sagesse, il n’aurait pas
abandonné Jésus et ses actes seraient passés à la postérité comme remplis de justice.
Malheureusement, il se comporta de façon insensée. Il bloqua le chemin du
peuple juif vers Jésus, ainsi que son propre chemin.
Nous
pouvons donc comprendre que la raison principale pour laquelle Jésus dut mourir
sur la croix fut l’échec de Jean le Baptiste.
2.4 En
quoi Jean le Baptiste était-il Élie
Nous
avons déjà dit que Jean le Baptiste devait hériter et mener à bien la mission
d’Élie restée inachevée sur la terre. Comme la Bible le laisse entendre, il
naquit avec la mission de marcher devant le Seigneur «
... avec l’esprit et la puissance d’Élie, pour ramener le cœur des pères vers
les enfants et les rebelles à la prudence des justes, préparant au Seigneur un
peuple bien disposé ». C’est donc par sa mission que Jean était la
seconde venue d’Élie.
Par
ailleurs, comme nous le montrerons plus tard en détail, Élie revint bien en
esprit, s’efforçant d’aider Jean le Baptiste à accomplir la mission que
lui-même n’avait pu achever durant sa vie terrestre. Le corps de Jean le
Baptiste servait simultanément de corps à Élie pour achever sa mission. Aussi,
en raison de leur mission commune, Jean peut être considéré comme la même
personne qu’Élie.
2.5
Notre attitude face à la Bible
Nous
avons appris qu’en raison de son ignorance et de son incrédulité envers Jésus,
Jean le Baptiste rendit le peuple juif incrédule et cela a finalement conduit à
la crucifixion de Jésus. Jusqu’à aujourd'hui, personne n’a pu dévoiler ce
secret céleste, car nous avons lu la Bible à partir de la croyance toute faite
que Jean le Baptiste était un grand prophète. Un regard nouveau sur Jean le
Baptiste nous enseigne que nous devrions éviter une attitude de foi
conservatrice qui nous empêche de remettre en cause les croyances conventionnelles
et les doctrines traditionnelles.
Ne
serait-il pas erroné de parler d’un échec de la mission de Jean le Baptiste
s’il l’avait vraiment accomplie ? Pareillement, il est insensé de croire que
Jean a accompli sa mission s’il a en fait échoué. Nous devrions faire des efforts
constants pour avoir une foi juste en cherchant à la fois en esprit et en
vérité. Bien que nous ayons mené notre discussion sur Jean le Baptiste en nous
appuyant sur un examen de la Bible, ceux qui ont le don de communiquer
spirituellement peuvent voir la situation de Jean le Baptiste et confirmer que
la révélation qui précède à son sujet est totalement exacte et véridique.
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