Chapitre La résurrection
Si nous
devions prendre à la lettre les prophéties des Écritures, au retour du Christ,
nous devrions voir les saints reprendre vie dans la chair. Dans ce cas, leurs
cadavres qui reposaient sous terre totalement décomposés seraient reconstitués
dans leur état d’origine.
D’une
part, ces prophéties sont la parole de Dieu et les personnes de foi devraient les
accepter. D’autre part, dans l’état actuel de notre savoir, ces prophéties
n’ont aucun fondement rationnel. Cela crée une grande confusion dans la foi
chrétienne. Il importe donc que nous élucidions le vrai sens de la
résurrection.
Section
1
La
résurrection
Résurrection
signifie retour de la mort à la vie. Pour revenir à la vie, il faut être mort.
Explorer l’idée de résurrection nous oblige à clarifier les notions bibliques
de vie et de mort.
1.1 Les
concepts bibliques de vie et de mort
Quand
un disciple demanda à Jésus s’il pouvait aller chez lui enterrer son père
défunt, Jésus lui répondit : « ... laisse les morts
enterrer leurs morts ». Ces paroles de Jésus font clairement apparaître deux
concepts différents de vie et de mort dans la Bible.
Le
premier concept concerne la vie physique. Dans ce sens, « mort » désigne l’arrêt
de la vie physique. Ce qui était le cas du père décédé qui allait être inhumé.
« Vie » signifie alors l’état dans lequel la personne physique maintient ses
fonctions physiologiques.
Le
second concept de vie et de mort concerne les personnes en vie qui étaient
réunies pour inhumer le défunt, celles que Jésus appelait « les morts ».
Pourquoi Jésus considérait-il comme « morts » des gens dont le corps était en
vie et actif ? Il voulait dire que n’ayant pas accepté Jésus, ils étaient fort
éloignés de l’amour de Dieu et vivaient sous la domination de Satan.
Dans ce
second concept de mort, il ne s’agit pas de la fin de la vie physique. Il
s’agit du fait d’avoir quitté le sein de l’amour de Dieu et d’être tombé sous
l’emprise de Satan. Le concept correspondant de vie concerne ceux qui vivent selon
la volonté de Dieu, au sein de Son amour infini. Ainsi, même si quelqu’un est
en vie physiquement, dès qu’il demeure hors du règne de Dieu et devient esclave
de Satan, il est mort si l’on en juge d’après le critère originel de la valeur.
La même conclusion s’impose dans le cas des paroles de jugement du Christ sur
les personnes sans foi de l’Église de Sardes : « tu
passes pour vivant, mais tu es mort ».
D’un
autre côté, même si la vie physique d’une personne se termine, elle demeure en
vie dans le vrai sens si son esprit réside dans le Royaume de Dieu au ciel, la
région du monde spirituel sur laquelle Dieu règne par l’amour. Quand Jésus
disait : « qui croit en moi, même s’il meurt, vivra», il voulait dire que ceux
qui croient en lui et vivent sous le règne de Dieu ont la vie. Même quand leur
corps physique retourne à la terre, leur esprit connaît la vie sous le règne de
Dieu.
Jésus
disait aussi : « et quiconque vit et croit en moi
ne mourra jamais... » En disant que les croyants ne périront jamais, il
voulait expliquer que ceux qui croient en lui durant leur vie terrestre obtiendront
la vie éternelle non point en ce monde, mais en esprit au sein de l’amour de
Dieu. Ils seront vivants, à la fois dans cette vie et dans l’autre. Les paroles
de Jésus nous assurent que la mort, au sens d’arrêt de la vie physique, n’a pas
d’effet sur notre vie éternelle.
Jésus
disait : « Qui cherchera à épargner sa vie la
perdra, et qui la perdra la sauvegardera. » Ceux qui enfreignent la
volonté de Dieu pour préserver leur bien-être charnel sont morts, même si leur
corps est en vie. D’un autre côté, ceux qui sacrifient leur corps pour la volonté
de Dieu sont vivants, même si leur corps est enseveli et décomposé. Ils vivent
à jamais en tant qu’esprits dans l’amour de Dieu.
1.2 La
mort causée par la chute
Nous
avons appris qu’il existe deux concepts bibliques différents de mort. Lequel
des deux se rapporte à la mort causée par la chute des premiers ancêtres de
l’humanité ?
Dans le
plan originel de Dieu il était prévu que les êtres humains vieillissent et
redeviennent poussière ; la mort physique devait être le lot des êtres humains,
qu’ils aient chuté ou non. Adam est mort à l’âge biblique de 930 ans et sa
chair retourna en poussière, mais ce n’était pas la mort causée par la chute.
Selon le Principe de la création, la chair est le vêtement de l’esprit.
Tout comme on se débarrasse de vêtements usagés, la chair est délaissée quand
elle est devenue vieille et affaiblie. C’est seulement l’esprit « dévêtu » qui
entre alors dans le monde spirituel pour y vivre éternellement.
Rien de
matériel ne peut vivre pour toujours. Les êtres humains ne font pas exception ;
nos corps ne sauraient vivre éternellement. Si les êtres humains devaient vivre
sur la terre pour toujours dans la chair, pourquoi Dieu aurait-Il créé le monde
spirituel comme notre destination finale ? Le monde spirituel n’a pas été créé
après la chute, comme lieu de résidence de nos esprits déchus. Il fait partie
de la création originelle et a été conçu pour être l’endroit où les individus
qui accomplissent le but de la création jouissent de la vie éternelle en tant
qu’esprits après la fin de leur vie sur terre.
La plupart des gens sont attachés à leur vie terrestre. Ils regrettent de
la voir prendre fin parce que, à cause de la chute, ils ignorent qu’après avoir
délaissé leur vêtement de chair, ils sont censés vivre à jamais dans le monde
spirituel dont la beauté est éternelle.
On peut
comparer la transition de la vie sur terre à la vie dans le monde spirituel à
la métamorphose d’une chenille en papillon. Si la chenille possédait une
conscience de soi, elle pourrait avoir le même attachement à son existence,
limitée à l’escalade des feuilles de plantes, que celui que nous avons à notre
vie terrestre. Elle aussi serait probablement réticente à l’idée de voir finir
son existence de chenille, ignorant qu’elle est destinée à devenir un papillon
dans une nouvelle phase de vie où elle pourra savourer à satiété les senteurs
et le doux nectar des fleurs.
Le
rapport entre l’existence terrestre et la vie d’un esprit est du même ordre que
le rapport entre la chenille et le papillon. De plus, si la chute n’avait pas
eu lieu, les personnes sur la terre pourraient entrer en contact avec les
esprits aussi naturellement qu’elles le font entre elles. Elles sauraient que
la mort ne signifie pas un adieu définitif à ceux que l’on a aimés sur la
terre. Si les êtres humains savaient dans quel monde beau et heureux ils
entreront après avoir atteint la perfection et achevé leur vie sur terre, ils
penseraient avec joie au jour de leur entrée dans ce monde.
Si ce n’est pas la mort physique que la chute provoqua, nous en déduisons
qu’elle fut à l’origine de l’autre « mort ». Approfondissons cette question.
Dieu
avertit Adam et Ève que le jour où ils mangeraient du fruit de l’arbre de la
connaissance du bien et du mal, ils mourraient certainement.
Dieu
les ayant ainsi avertis, Adam et Ève auraient bel et bien dû mourir après avoir
mangé du fruit. Pourtant Adam et Ève, après la chute, poursuivirent leur vie
terrestre et eurent des enfants qui se multiplièrent jusqu’à former la société
humaine corrompue actuelle.
Nous
pouvons en conclure que la mort causée par la chute ne signifie pas la fin de
la vie physique, mais plutôt la déchéance de ceux qui passent de la bonne
souveraineté de Dieu à la domination mauvaise de Satan.
D’autres
passages dans la Bible confirment ce point de vue. Il est écrit : « Nous savons, nous, que nous sommes passés de la mort à
la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la
mort. » L’amour désigne ici l’amour de Dieu. Une personne qui n’aime pas
son prochain du même amour que Dieu est morte, même si elle demeure active et
en vie sur la terre. C’est aussi le sens des versets : « Car le salaire du
péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle9...
» et « Car le désir de la chair, c’est la mort, tandis que le désir de l’esprit,
c’est la vie et la paix ».
1.3 La
signification de la résurrection
Beaucoup
ont cru jusqu’ici que la mort causée par la chute était la mort physique. Ils
ont donc interprété le concept biblique de résurrection comme le fait de
reprendre vie après la mort physique, et cru que la résurrection des morts
voulait dire la régénération biologique de leur corps physique décomposé. Mais
ce n’est pas cette sorte de mort que la chute de nos premiers ancêtres a
causée.
Selon le Principe de la création, le corps humain fut créé pour retourner à
la terre après avoir vieilli. Un corps décomposé ne peut être ramené à son état
d’origine. D’autre part, il n’est pas nécessaire pour un esprit de prendre un
autre corps physique quand il est censé jouir de la vie éternelle dans le vaste
monde spirituel.
On peut
définir ainsi la résurrection :
C’est
le processus qui ramène une personne de la mort causée par la chute à la vie,
c’est-à-dire de la sphère de la domination de Satan à celle du règne direct de
Dieu, grâce à la providence de la restauration. Ainsi, quand nous nous repentons
de nos péchés et atteignons un niveau plus élevé dans le bien, nous
ressuscitons au même degré.
La
Bible illustre le processus de la résurrection : « ... celui qui écoute ma
parole et croit à celui qui m’a envoyé à la vie éternelle
et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie ». En
s’appuyant sur ce verset, nous pouvons affirmer que la résurrection signifie
quitter la demeure de Satan et revenir dans le sein de Dieu. Il est également
écrit : « De même en effet que tous meurent en
Adam, ainsi tous revivront dans le Christ. » Ce verset signifie que,
parce que nous avons hérité du lignage de Satan comme résultat de la chute d’Adam,
nous sommes morts ; quand nous retournerons au lignage de Dieu par le Christ,
nous ressusciterons.
1.4 En
quoi la résurrection change-t-elle l’être humain ?
Selon
la parole de Dieu, Adam et Ève sont morts en mangeant du fruit de l’arbre de la
connaissance du bien et du mal. Toutefois, aucun changement extérieur
significatif ne se produisit en eux. Tout au plus y eut-il quelques changements
passagers dans leur comportement, à cause de l’anxiété et de la peur éprouvées
après leur chute. De même, on ne saurait déceler de changements extérieurs
importants chez des personnes déchues quand elles ressuscitent pour revenir à
l’état atteint par nos premiers ancêtres avant la chute.
Une
personne qui est née du Saint-Esprit a sûrement vécu la résurrection.
Comparons
cette personne de foi et un voleur : l’une est ressuscitée au point de naître à
nouveau dans l’amour de Dieu, tandis que l’autre est une personne spirituellement
morte destinée à l’enfer. Or, rien ne les distingue dans leur apparence
extérieure. Quiconque croit en Dieu selon l’enseignement de Jésus est bien
ressuscité de la mort à la vie. Toutefois, on ne décèle pas de changement
perceptible dans son corps physique avant et après avoir reçu Jésus et gagné la
vie par la résurrection.
Jésus était vraiment un homme qui avait accompli le but de la création. Or,
par son apparence extérieure, Jésus ne se distinguait pas notoirement des
personnes ordinaires. Si sa divinité avait été manifeste dans son apparence
extérieure, alors tout son entourage l’aurait sûrement cru et suivi.
Les
changements qu’une personne connaît en ressuscitant et en entrant sous le règne
de Dieu se situent dans son cœur et son esprit. Ces changements intérieurs
purifient aussi son corps, faisant du repaire de Satan un temple de Dieu. En ce
sens, on peut dire que le corps physique aussi ressuscite.
Nous
pouvons le comparer à un édifice utilisé auparavant à des fins mauvaises et qui
devient un lieu de culte. Bien qu’il puisse n’y avoir aucun changement dans son
apparence extérieure, il est désormais sanctifié comme un édifice sacré.
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