Chapitre Le Messie
Son avènement et le but de sa seconde venue
Le terme « Messie », en hébreu, signifie « celui qui est oint » et désigne un roi.
Le peuple élu d’Israël croyait en la parole de Dieu révélée
par les prophètes et promettant qu’Il lui enverrait un roi sauveur. Telle était
son attente messianique. Dieu envoya ce Messie en la personne de Jésus Christ.
« Christ » est le terme grec pour Messie.
Le Messie vient parachever l’œuvre de Dieu pour le salut. Les êtres humains
ont besoin du salut à cause de la chute.
Aussi
devons-nous comprendre d’abord la question de la chute avant de clarifier la signification
du salut. En outre, puisque la chute implique l’échec à accomplir le but de
Dieu pour la création, avant de pouvoir l’expliquer, il est essentiel de comprendre
d’abord le but de la création.
Le but
de Dieu pour la création devait être accompli par l’instauration du Royaume de
Dieu sur la terre. Toutefois, à cause de la chute, nous avons créé l’enfer sur
la terre, au lieu du Royaume de Dieu. Depuis la chute, Dieu n’a pas cessé de
mener Sa providence pour réaliser Son Royaume. Parce que l’histoire est
l’histoire de la providence de la restauration, elle a pour but premier
d’établir le Royaume de Dieu sur la terre.
Section
1
Le
salut par la croix
1.1 Le
but de la venue de Jésus comme Messie
Jésus
vint en tant que Messie pour le salut complet de l’humanité, et rien de moins ;
il devait accomplir le but de la providence de la restauration. Jésus était
censé établir le Royaume de Dieu, d’abord sur la terre. Nous en avons pour
preuve son propre enseignement à ses disciples : «
Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
D’après
le Principe de la création, une personne qui a réalisé le but de la création ne
commet pas de péché, parce qu’elle est en pleine harmonie avec Dieu et possède
une nature divine. Par rapport au but de la création, une telle personne est
parfaite comme le Père céleste est parfait.
Jésus
donna cet enseignement à ses disciples avec l’espoir qu’ils pourraient se
restaurer en réalisant le but de la création et devenir citoyens du Royaume de
Dieu. Il enseigna en outre aux gens à prier pour que la volonté de Dieu soit
faite sur la terre comme au ciel, parce qu’il venait pour bâtir le Royaume de
Dieu sur la terre et faire des êtres humains déchus des citoyens de ce Royaume.
Il exhorta aussi le peuple : « Repentez-vous, car
le Royaume des Cieux est tout proche. » Pour la même raison, Jean le
Baptiste, qui venait préparer le chemin du Seigneur, annonçait aussi
l’imminence du Royaume.
Comment
sont les êtres humains une fois restaurés, après avoir réalisé le but de la
création et être devenus parfaits comme le Père céleste est parfait ?
De tels
êtres sont en accord parfait avec Dieu et ressentent Son cœur au plus profond
d’eux-mêmes. Ils possèdent une nature divine, vivent avec Dieu et sont
inséparables de Lui. En outre, ils n’ont pas le péché originel et n’ont donc
nul besoin de rédemption ou d’un sauveur. Ils n’ont pas besoin de prier avec
ardeur ou de mener une vie de foi, deux choses qui ne sont nécessaires que pour
des personnes déchues à la recherche de Dieu. De plus, puisqu’ils n’ont pas le
péché originel, leurs enfants naissent naturellement bons et sans péché et
n’ont donc pas besoin, eux non plus, d’un sauveur pour la rédemption de leurs
péchés.
1.2 Le
salut a-t-il été accompli par la crucifixion ?
La crucifixion de Jésus, qui nous a apporté la rédemption de nos péchés,
a-t-elle accompli le but de la providence de la restauration ?
Si tel
était le cas, les disciples fervents de Jésus auraient déjà dû restaurer leur
nature originelle et établir le Royaume de Dieu sur la terre. Or, l’histoire
entière du christianisme ne nous montre aucune personne, si grande ait été sa
dévotion, qui ait vécu sa vie dans une unité indivisible avec Dieu. Personne
n’a jamais expérimenté le cœur de Dieu dans sa pleine mesure ni possédé une
nature divine. Il n’y a jamais eu un seul croyant qui n’ait pas eu besoin de
rédemption ou d’une vie de dévotion et de prière ardente.
Même
Paul, ce grand homme de Dieu, ne pouvait se dispenser d’une vie de foi et de
prières baignées de larmes. En outre, aucun parent chrétien, si dévoué soit-il,
n’a jamais donné naissance à un enfant sans péché originel, qui puisse entrer
dans le Royaume de Dieu sans la grâce de la rédemption par le Sauveur. Les
parents chrétiens continuent de transmettre le péché originel à leurs enfants.
Que
nous enseigne cet examen objectif de la vie chrétienne ?
Elle nous
montre que la grâce de la rédemption par la croix n’a ni complètement extirpé
notre péché originel ni parfaitement restauré notre nature originelle. Jésus,
sachant que la rédemption par la croix n’accomplirait pas totalement le but
pour lequel il était venu, promit de revenir. Il comprenait que la volonté de
Dieu de restaurer Son Royaume sur la terre était absolue et immuable. Jésus
espérait donc revenir et accomplir complètement la volonté de Dieu.
Le
sacrifice de Jésus sur la croix a-t-il été vain ?
Certes
non. S’il l’avait été, le christianisme n’aurait pas connu son histoire illustre.
Par ailleurs, nos expériences personnelles de foi suffisent à montrer l’ampleur
de la grâce de la rédemption par la croix. S’il est vrai que la crucifixion a
racheté nos péchés, il n’en est pas moins vrai qu’elle ne nous a pas totalement
lavés de notre péché originel. Elle ne nous a permis ni de restaurer notre
nature originelle au stade de perfection, dans lequel nous ne commettrions
jamais de péché, ni d’établir le Royaume de Dieu sur la terre.
Comment
évaluer la portée exacte du salut par la croix ? Sans réponse à cette question,
il est difficile pour nos contemporains d’orienter correctement leur foi. Nous
devons donc tout d’abord réexaminer la mort de Jésus sur la croix.
1.3 La
mort de Jésus sur la croix
Le
désir le plus cher de Dieu pouvait-il être la mort de Jésus sur la croix ?
Étudions d’abord, selon la Bible, les paroles et les actes de ses disciples.
Ils
étaient habités par un sentiment unanime évident devant la mort de Jésus : ils
étaient au comble du chagrin et de l’indignation. Étienne, par exemple, était
profondément choqué par l’ignorance et l’incrédulité des dirigeants juifs,
condamnant leurs actes et les qualifiant de traîtres et d’assassins. Depuis
lors, les chrétiens partagent communément les mêmes sentiments que les
disciples du temps de Jésus. Si la mort de Jésus avait été l’issue prédestinée
de l’accomplissement de la volonté de Dieu, les disciples, tout en déplorant
naturellement sa mort, n’en auraient pas conçu un tel ressentiment et
n’auraient pas nourri de colère contre les dirigeants juifs qui l’avaient
causée. Leur réaction amère nous amène à conclure que la mort de Jésus était
totalement injuste.
Examinons
ensuite, du point de vue de la providence, si la crucifixion de Jésus était
prédestinée et inévitable selon la volonté divine.
Dieu
appela le peuple élu d’Israël parmi les descendants d’Abraham. Il les protégea,
les éduqua et leur imposa parfois la rigueur de tribulations et d’épreuves.
Dieu envoya des prophètes les assurer de Son inébranlable promesse : un jour,
Il leur enverrait un Messie. Il les prépara à recevoir le Messie en leur
faisant bâtir la Demeure et le Temple. Quand Jésus naquit, Dieu proclama son avènement.
Il fit venir les trois mages de l’Orient, suscitant par ailleurs Simon, Anne,
Jean le Baptiste et d’autres pour témoigner largement en sa faveur.
À
propos de Jean le Baptiste, en particulier, beaucoup savaient qu’un ange était
apparu et avait annoncé sa conception. Les miracles entourant sa naissance
furent la cause d’une attente pleine d’espoir dans la Judée tout entière. De
plus, la vie ascétique de Jean dans le désert était si impressionnante que
beaucoup se disaient dans leur cœur qu’il était peut-être le Christ.
En
envoyant un personnage aussi grand que Jean le Baptiste pour témoigner du fait
que Jésus était le Messie, Dieu voulait encourager le peuple juif à croire en
Jésus. Puisque la volonté de Dieu était que les juifs de cette époque croient en
Jésus comme leur Messie, le peuple juif, qui était entraîné à vivre selon la
volonté de Dieu, aurait dû croire en lui. S’ils avaient cru en lui comme Dieu
le désirait, auraient-ils même eu l’idée de le clouer à la croix ? Auraient-ils
permis qu’un danger quelconque menace ce Messie qu’ils avaient si longuement et
impatiemment attendu ?
Toutefois,
en allant contre la volonté de Dieu et en ne croyant pas que Jésus était le
Messie, ils l’envoyèrent à la croix. Nous pouvons ainsi comprendre
qu’initialement Jésus ne vint pas pour mourir sur la croix.
Voyons
ensuite, d’après les paroles et les actes de Jésus lui-même, si sa crucifixion
était vraiment le moyen de réaliser entièrement sa mission messianique. Par ses
paroles et ses actes, Jésus voulait inciter son peuple à croire qu’il était le
Messie. Ainsi, interrogé sur ce qu’il fallait faire pour prendre part à l’œuvre
de Dieu, Jésus répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est
que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » – Jn 6.29
Un jour
qu’il était exaspéré par l’incrédulité des Pharisiens et qu’il n’avait personne
avec qui partager son cœur, Jésus jeta un regard triste sur la ville de
Jérusalem. Il pleura amèrement sur le destin du peuple juif que Dieu guidait si
laborieusement et affectueusement depuis 2 000 ans. Jésus prophétisa que la
ville serait inexorablement détruite, à tel point qu’il n’y resterait pas
pierre sur pierre. S’en prenant ouvertement à l’ignorance du peuple, il dit : « ... tu n’as pas reconnu le temps où tu fus visitée ! »
En une autre occasion, Jésus se lamenta sur l’incrédulité obstinée du peuple de
Jérusalem et s’écria :
« Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te
sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants à la manière
dont une poule rassemble ses poussins sous ses ailes... et vous n’avez pas
voulu ! » – Mt 23.37
Jésus
blâma ceux qui refusaient de croire en lui, alors même qu’ils connaissaient
pourtant les Écritures lui rendant témoignage : «
Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez avoir en elles la vie
éternelle, et ce sont elles qui me rendent témoignage, et vous ne voulez pas
venir à moi pour avoir la vie ! » – Jn 5.39-40
« Je suis venu au nom de mon Père et vous ne m’accueillez pas. [...] Car si
vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car c’est de moi qu’il a écrit. » –
Jn 5.43-46
Combien
de miracles et de signes Jésus accomplit-il dans ses efforts désespérés pour
arracher les gens à leur incrédulité ! Or, même lorsqu’ils étaient témoins des
œuvres merveilleuses de Jésus, les dirigeants religieux se moquaient de lui
comme d’un homme possédé par Béelzéboul12. Confronté à cette situation déplorable,
Jésus s’écria : « ... quand bien même vous ne me
croiriez pas, croyez en ces œuvres, afin de reconnaître une bonne fois que le
Père est en moi et moi dans le Père. » – Jn 10.38
Tançant
alors ses adversaires, il dénonça de façon cinglante leur hypocrisie. Par ses
paroles et ses actes, Jésus tenta d’amener son peuple à croire en lui, parce
que telle était la volonté de Dieu. Si les gens avaient suivi la volonté de
Dieu et cru en Jésus comme le Messie, alors qui parmi eux aurait osé l’envoyer
à la croix ?
Tous
ces indices convergent : nous pouvons conclure que la mort de Jésus sur la
croix fut le dénouement tragique dû à l’ignorance et à l’incrédulité de son
peuple ; la croix n’était pas nécessaire à la réalisation complète de sa
mission messianique. Les paroles ultimes de Jésus sur la croix l’illustrent
bien : « Père, pardonne-leur : ils ne savent ce
qu’ils font. » – Lc 23.34
Si Dieu
avait initialement prédestiné Jésus à mourir sur la croix, celui-ci aurait
envisagé ce chemin comme un cours inéluctable. Pourquoi, alors, pria-t-il trois
fois : « Mon Père, s’il est possible, que cette
coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme Tu veux.
» En vérité, Jésus offrit ces prières désespérées parce qu’il savait
bien que sa mort ruinerait l’espoir d’instaurer le Royaume de Dieu sur la
terre. Ce serait une déception tellement tragique pour Dieu qui avait œuvré si
péniblement pendant des millénaires depuis la chute pour réaliser cet espoir.
En outre, Jésus savait que l’humanité continuerait à souffrir sans rémission
jusqu’à l’époque de la seconde venue.
Jésus
disait : « Comme Moïse éleva le serpent dans le
désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils de l’homme. » Quand les
Israélites perdirent foi en Moïse sur le chemin de Canaan, des serpents
brûlants apparurent pour les tuer. Dieu ordonna à Moïse de faire un serpent d’airain
et de le placer sur un étendard, afin que tous ceux qui le regarderaient aient
la vie sauve16. Pareillement, Jésus entrevit qu’en raison de l’échec du peuple
élu à croire en lui, l’humanité serait condamnée à demeurer en enfer. Il
entrevit qu’il serait alors cloué sur la croix comme le serpent d’airain pour
sauver toute l’humanité, offrant le rachat à tous ceux qui se tourneraient vers
lui. Pressentant cette possibilité, Jésus prononça cette prophétie avec un cœur
douloureux.
Après
la crucifixion de Jésus, le déclin d’Israël montre que sa mort sur la croix ne
fut pas la volonté de Dieu mais plutôt la conséquence de l’incrédulité du
peuple17. D’ailleurs, il avait été prophétisé que Jésus viendrait siéger sur le
trône de David et établir un royaume qui n’aurait pas de fin :
Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir
sur ses épaules et on lui a donné ce nom : Conseiller-merveilleux, Dieu-fort,
Père-éternel, Prince-de-paix, pour que s’étende le pouvoir dans une paix sans
fin sur le trône de David et sur son royaume, pour l’établir et pour l’affermir
dans le droit et la justice. Dès maintenant et à jamais, l’amour jaloux de
Yahvé Sabaot fera cela. – Is 9.5-6
Avant
la conception de Jésus, un ange apparut à Marie et fit une prédiction similaire
: « Voici que tu concevras dans ton sein et
enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera
appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son
père ; il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n’aura
pas de fin. » – Lc 1.31-33
Le
dessein évident de Dieu pour le peuple élu d’Israël, qu’Il avait conduit à
travers toutes sortes de difficultés depuis le temps d’Abraham, était de lui
envoyer un Messie et de bâtir un royaume éternel sur la terre. Néanmoins, quand
les dirigeants juifs persécutèrent Jésus et l’envoyèrent à la croix, Israël
perdit sa qualification de nation fondatrice du Royaume de Dieu.
En
quelques générations, le peuple juif allait être dispersé sur la face de la
terre. Ils subissent, depuis lors, persécution et oppression. On peut y voir la
conséquence tragique de la faute que commirent leurs ancêtres en condamnant à
mort le Messie – alors qu’ils auraient dû l’honorer – empêchant ainsi
l’accomplissement de la providence de la restauration. De plus, non seulement
les juifs, mais aussi de nombreux chrétiens fervents, ont porté la croix,
payant ainsi leur part pour le péché collectif d’avoir tué Jésus.
1.4 La
limite du salut grâce à la rédemption par la croix et le but du second
avènement du Messie
Que se
serait-il passé si Jésus n’avait pas été crucifié ? Il aurait pu apporter à la
fois le salut spirituel et le salut physique. Il aurait à coup sûr établi le
Royaume de Dieu éternel et indestructible sur la terre. D’ailleurs cela avait
été prédit par le prophète Isaïe, annoncé par l’ange qui apparut à Marie et
exprimé par Jésus lui-même quand il proclamait que le Royaume de Dieu était
tout proche.
Quand
Il créa l’être humain, « Dieu modela l’homme avec
la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme
devint un être vivant ». Les êtres humains furent donc créés à la fois en
esprit et en chair. Leur chute aussi se produisit spirituellement et physiquement.
Puisque Jésus venait apporter la plénitude du salut, il était responsable de
l’accomplir spirituellement et physiquement.
Croire
en Jésus, c’est devenir un avec lui. Jésus se comparait ainsi à une vraie
vigne, ses disciples étant comparés à des sarments. Il dit aussi : « Ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père
et vous en moi et moi en vous. »
Pour
pouvoir sauver les êtres humains déchus, physiquement aussi bien que
spirituellement, il fallait que Jésus vînt dans la chair. Si le peuple avait
cru en lui et s’était ainsi uni à lui en chair et en esprit, il aurait reçu le
salut tant physiquement que spirituellement.
Or, le
peuple ne crut pas en Jésus : il l’accula même à la crucifixion. Le corps de
Jésus fut livré à la violence de Satan et fut détruit. Aussi, même quand les
chrétiens sont unis avec Jésus, leur corps reste exposé aux attaques de Satan,
comme le fut celui de Jésus.
Par
conséquent, si fervent que puisse être un croyant, il ne peut obtenir le salut
physique grâce à la rédemption par la crucifixion de Jésus. Son péché originel,
qui est transmis par filiation depuis Adam, n’est pas éliminé à la racine. Même
le chrétien le plus fervent a toujours en lui le péché originel qu’il transmet
à ses enfants. Dans notre foi personnelle, il se peut que nous sentions la
nécessité de mortifier et réprimer notre chair dans nos efforts pour prévenir l’intrusion
de Satan qui tente continuellement de nous prendre au piège par notre corps.
Nous
sommes exhortés à « prier sans cesse » pour
éviter les conditions qui permettent à Satan de nous attaquer ; ces conditions
viennent du péché originel qui n’a pas été éliminé malgré le salut grâce à la
rédemption par la croix.
Jésus
ne put accomplir le but du salut complet, à la fois spirituel et physique, car
son corps fut frappé par Satan. Il établit toutefois les conditions pour le
salut spirituel en assurant, par son sang versé sur la croix, le fondement
victorieux qui permit sa résurrection. Il en résulte que tous les croyants
depuis sa résurrection bénéficient du salut spirituel, mais pas du salut
physique.
Le
salut obtenu grâce à la rédemption par la croix est uniquement spirituel. Le
péché originel influence toujours les chrétiens, même les plus ardents, dans
leur chair et se transmet par filiation à leurs descendants. Plus grande est la
foi du fidèle, plus âpre est son combat intérieur contre le péché.
Même Paul,
le plus fervent des apôtres, se désolait de son incapacité à empêcher le péché
d’infiltrer sa chair :
Car je me complais dans la loi de Dieu du point de vue de l’homme intérieur
; mais j’aperçois une autre loi dans mes membres qui lutte contre la loi de ma
raison et m’enchaîne à la loi du péché qui est dans mes membres. Malheureux
homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort ? Grâces
soient à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur ! C’est donc bien moi qui par la
raison sers une loi de Dieu et par la chair une loi de péché. – Rm 7.22-25
Ici,
nous voyons Paul mettre en contraste la félicité qu’il éprouvait en recevant le
salut spirituel avec l’agonie qu’il ressentait face à l’impossibilité de
bénéficier du salut physique. Jean confessa aussi : Si
nous disons : « Nous n’avons pas de péché », nous nous abusons, la vérité n’est
pas en nous. [...] Si nous disons : « Nous n’avons pas péché », nous faisons de
lui un menteur, et sa parole n’est pas en nous. – 1 Jn 1.8-10
Bien
que nous recevions le salut grâce à la crucifixion de Jésus, nous ne pouvons
nous dégager des liens du péché, car le péché originel reste toujours virulent
en nous. Aussi, Jésus doit revenir sur terre afin d’extirper le péché originel
qu’il ne put éliminer par sa crucifixion et pour accomplir l’œuvre du salut
physique. Alors seulement l’œuvre de Dieu pour le salut atteindra son but à la
fois spirituellement et physiquement.
1.5
Deux sortes de prophéties concernant la croix
Pour
quelle raison Isaïe prophétisa-t-il que Jésus subirait l’épreuve de la croix,
si sa crucifixion n’était pas indispensable pour l’accomplissement de sa
mission messianique ?
Nous
pourrions penser que la Bible contient seulement des prophéties annonciatrices de
la souffrance de Jésus. Toutefois, quand nous la relisons avec la connaissance
du Principe, nous découvrons que d’autres passages prophétisent le contraire.
Isaïe prophétisa24, et l’ange annonça à Marie, que Jésus deviendrait le roi des
juifs de son temps et qu’il établirait un royaume éternel sur la terre.
Examinons pourquoi Dieu donna deux types de prophéties contradictoires
concernant Jésus.
Dieu
créa les êtres humains pour qu’ils atteignent la perfection en accomplissant
leur part de responsabilité26. En réalité, nos premiers ancêtres ne
l’accomplirent pas et chutèrent. Ainsi, les êtres humains ont la possibilité
soit d’accomplir leur responsabilité selon la volonté de Dieu, soit d’échouer
en agissant contre la volonté de Dieu.
Prenons
quelques exemples dans la Bible :
C’était
la part de responsabilité d’Adam de ne pas manger du fruit de l’arbre de la connaissance
du bien et du mal. Il pouvait soit obéir au commandement de Dieu et atteindre
la perfection, soit manger du fruit et mourir. C’est cette dernière option
qu’il choisit.
Au
cours de l’Ancien Testament, Dieu donna les Dix Commandements et la Loi mosaïque,
auxquels le peuple devait obéir pour être sauvé. Sa part de responsabilité
était soit de respecter la Loi et de recevoir le salut, soit de lui désobéir et
d’aller au désastre. Les Israélites, qui avaient quitté l’Égypte et qui
voyageaient vers Canaan, avaient la responsabilité d’obéir aux instructions de
Moïse. Ils pouvaient soit se conformer à ses directives et pénétrer en Canaan,
soit se rebeller contre lui et ne pas entrer dans la terre promise. Dieu avait
en fait annoncé qu’Il guiderait les Israélites vers la terre de Canaan et Il
ordonna à Moïse de les y mener. Toutefois le peuple périt dans le désert à
cause de son manque de foi, ne laissant que ses descendants atteindre la
destination finale.
Les
êtres humains ont donc leur propre part de responsabilité ; ils peuvent soit
l’accomplir en accord avec la volonté de Dieu, soit échouer en allant contre Sa
volonté. La nature des fruits qu’ils portent est différente suivant qu’ils
accomplissent ou non leur responsabilité. Pour cette raison, Dieu donna deux
sortes de prophéties concernant la réalisation ou non de Sa volonté.
La part
de responsabilité de Dieu est d’envoyer le Messie. Mais croire en lui est celle
des êtres humains. Le peuple juif pouvait soit croire dans le Messie comme Dieu
le désirait, soit ne pas croire en lui contrairement à Son désir. Devant cette
incertitude due à la responsabilité humaine, Dieu donna deux sortes de
prophéties concernant l’accomplissement de Sa volonté par l’intermédiaire de Jésus.
L’une prédisait que Jésus mourrait à cause de l’incrédulité du peuple. L’autre
prédisait que le peuple croirait en Jésus et l’honorerait comme le Messie en
l’aidant à accomplir la volonté de Dieu dans la gloire30. Quand Jésus mourut
sur la croix à cause de l’incrédulité du peuple, seules les prophéties du
premier type s’accomplirent. Les prophéties du second type ne s’accompliront qu’au
second avènement du Messie.
1.6
Passages de l’Évangile où Jésus évoqua sa crucifixion comme si elle était
nécessaire
En
plusieurs passages de l’Évangile, Jésus a évoqué la croix comme une épreuve
nécessaire pour le salut. Ainsi, quand Pierre entendit Jésus prédire son
imminente crucifixion et tenta de l’en dissuader, Jésus le rabroua, disant :
« Passe derrière moi, Satan ! Tu me fais obstacle. »
Pourquoi
ce blâme si dur de Jésus contre Pierre ? En vérité, quand Jésus prononça ces
paroles, l’incrédulité du peuple élu avait déjà fait échouer ses efforts pour
accomplir la providence du salut à la fois spirituellement et physiquement. À
ce moment-là, Jésus était fermement décidé à accepter le sort de la crucifixion
comme condition d’indemnité pour ouvrir au moins la voie du salut spirituel de
l’humanité. En s’y opposant, Pierre aurait pu empêcher Jésus d’ouvrir le chemin
du salut spirituel par la croix. C’est pourquoi Jésus le réprimanda.
Les
derniers mots de Jésus sur la croix sont un autre exemple :
« C’est
achevé. » Avec ces paroles Jésus ne voulait pas dire que, par la croix, il
avait totalement accompli la providence du salut. Après avoir compris que le
peuple persisterait dans son incrédulité, Jésus choisit le chemin de la croix
pour établir le fondement du salut spirituel, laissant inachevée la tâche
d’accomplir le salut physique jusqu’au temps du second avènement. Ainsi, par
les mots « C’est achevé » Jésus voulait dire qu’il avait achevé de poser le
fondement pour le salut spirituel, devenu à ce moment-là le but alternatif de
la providence.
Pour
que notre foi soit authentique, il nous faut tout d’abord communier directement
avec Dieu grâce à des expériences spirituelles dans la prière, puis comprendre
la vérité par une interprétation correcte des Écritures. C’est pour cela que
Jésus nous dit d’adorer « en esprit et en vérité ».
Depuis
le temps de Jésus, les chrétiens ont cru qu’il était venu dans ce monde pour
mourir sur la croix. Ils n’ont pas compris le but fondamental pour lequel Jésus
était venu en tant que Messie et ils se sont mépris sur le salut spirituel
qu’il nous a apporté, pensant que cela constituait toute sa mission. Jésus
voulait vivre et accomplir sa destinée, mais à cause de l’incrédulité du
peuple, il mourut le cœur empli d’un regret infini.
Aujourd’hui
doivent apparaître sur la terre des croyants au cœur pur – dans la position
d’épouses fidèles – qui peuvent soulager le cœur amer et douloureux de Jésus.
Des épouses capables de combler les désirs du cœur de Jésus doivent apparaître avant
qu’il ne puisse lui-même revenir comme l’époux. Pourtant Jésus déplora : « Mais le Fils de l’homme, quand il viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre ? » car il prévoyait qu’à son retour
les gens seraient probablement dans l’obscurité.
Notre
étude biblique nous a permis de clarifier que Jésus ne vint pas pour mourir sur
la croix.
Nous
pouvons établir ce fait encore plus clairement si nous communiquons avec Jésus
spirituellement et le lui demandons directement. Si nous ne pouvons percevoir
les réalités spirituelles, nous devrions rechercher les témoignages de ceux qui
sont pourvus de tels dons pour pouvoir correctement comprendre le cœur de Jésus
et approfondir notre foi. C’est seulement alors que nous serons dignes d’être
dans la position d’épouses de Jésus, capables de le recevoir dans les derniers
jours.
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