Chapitre
Eschatologie universelle et histoire
Chapitre
III
Eschatologie
universelle et histoire
Nous avons beaucoup d’incertitudes sur les origines de l’histoire, son
évolution et sa finalité.
Concernant
l’eschatologie universelle ou théorie des derniers jours, beaucoup de chrétiens
croient littéralement ce qui est écrit dans la Bible.
Où l’on
affirme que :
« Les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront »,
« Le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles
tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées »
« Au signal donné par la voix de l’archange et la trompette de Dieu, [...]
les morts qui sont dans le Christ ressusciteront en premier lieu ; après quoi
nous, les vivants, nous qui serons encore là, nous serons réunis à eux et
emportés sur des nuées pour rencontrer le Seigneur dans les airs ».
Une
question pertinente qui se pose est de savoir si ces événements auront lieu
littéralement ou s’il s’agit de versets symboliques comme la Bible en compte un
grand nombre.
Pour
aborder ce sujet, nous devons d’abord comprendre des questions aussi
essentielles que le but de Dieu pour la création, la signification de la chute
et le but de la providence de la restauration.
Section
5
Les
derniers jours, la nouvelle vérité et notre attitude
5.1 Les
derniers jours et la nouvelle vérité
Les personnes déchues ont vaincu leur ignorance intérieure en illuminant
leur spiritualité et leur intelligence « en esprit et en vérité » grâce à la
religion.
On peut
distinguer deux sortes de « vérités » :
La
vérité intérieure, qu’enseigne la religion et qui aide les êtres humains à
vaincre leur ignorance intérieure, et la vérité extérieure, que l’on obtient
par la science et qui aide les êtres humains à surmonter leur ignorance
extérieure.
On peut
donc distinguer également deux dimensions de l’intelligence : L’intelligence
intérieure, éveillée par la vérité intérieure, et l’intelligence extérieure,
éveillée par la vérité extérieure.
Les
religions se développent alors que l’intelligence intérieure poursuit la vérité
intérieure et la science progresse alors que l’intelligence extérieure poursuit
la vérité extérieure.
" L’esprit
» dans ce contexte désigne l’inspiration du Ciel. La cognition d’une réalité
spirituelle commence lorsqu’elle est perçue par les cinq sens de la personne
spirituelle. Ces perceptions trouvent un écho dans les cinq sens physiques et
sont ressenties physiologiquement. La cognition de la vérité, d’un autre côté,
naît de la connaissance glanée dans le monde physique tandis qu’il est perçu
directement par nos organes sensoriels physiques. Le processus de la cognition
se déroule donc à la fois sur le plan spirituel et sur le plan physique.
Les
êtres humains ne trouvent leur plénitude que lorsque leur personne spirituelle
et leur personne physique sont unies. Ainsi, l’expérience de l’inspiration
divine gagnée par la cognition spirituelle et la connaissance de la vérité
obtenue par la cognition physique devraient s’harmoniser pleinement et éveiller
à la fois la spiritualité et l’intelligence.
C’est
seulement quand les dimensions spirituelle et physique de la cognition se font
écho que nous pouvons appréhender pleinement Dieu et l’univers.
Dieu
apporte donc Son concours aux personnes déchues et ignorantes pour élever leur
spiritualité et éclairer leur intelligence grâce à l’esprit et à la vérité. Par
ces moyens, Dieu mène Sa providence visant à restaurer les êtres humains à leur
état originel précédant la chute. Tout au long de l’histoire, les niveaux
spirituel et intellectuel de l’être humain se sont élevés peu à peu grâce au
mérite de l’âge dans la providence de la restauration. La qualité de
l’expérience spirituelle et la profondeur du savoir religieux et scientifique
se sont développées en conséquence.
Esprit et vérité sont uniques, éternels et immuables. Toutefois, le niveau
et l’étendue de leur enseignement, de même que la manière de les exprimer,
progressent selon les époques au fur et à mesure qu’ils aident l’humanité à
sortir d’un état d’ignorance extrême.
Par
exemple, dans l’ère antérieure à l’Ancien Testament, où les êtres humains
étaient encore dans les ténèbres et ne pouvaient recevoir directement la parole
de vérité, Dieu leur ordonna de présenter des offrandes sacrificielles à la
place de la Parole.
Au
cours du temps, la spiritualité et l’intelligence des êtres humains se sont
élevées, au point que Dieu leur a accordé la Loi à l’époque de Moïse et leur a
donné l’Évangile à l’époque de Jésus. Ce dernier exprimait clairement que ses
paroles n’étaient pas la vérité en soi ; il
déclarait en fait qu’il était lui-même « le chemin, la vérité et la vie ».
C’était Jésus qui incarnait la vérité. Ses paroles n’étaient pour lui qu’un
moyen de s’exprimer. Ainsi, Jésus adaptait l’étendue et la profondeur de ses
paroles, ainsi que sa méthode d’enseignement, selon les auditeurs auxquels il
s’adressait.
En ce sens, nous devons comprendre que les versets de la Bible sont
uniquement un moyen d’exprimer la vérité mais ne sont pas la vérité elle-même.
Le Nouveau Testament doit être lu comme un texte temporaire donné pour éclairer
les personnes d’il y a 2 000 ans, dont le niveau spirituel et intellectuel
était très inférieur à celui d’aujourd’hui. La soif moderne de vérité, à forte
orientation scientifique, ne peut se contenter d’une expression de la vérité de
portée limitée, formulée en tournures symboliques et en paraboles, et dont le
but spécifique était d’instruire des gens d’une période révolue.
Pour
que les intellectuels de notre temps soient illuminés par la vérité, il faut
qu’apparaisse un autre texte, d’un contenu plus élevé et plus riche, dont le
mode d’expression soit plus scientifique. Nous appelons cela la nouvelle
vérité. Cette vérité, comme nous l’avons dit auparavant, doit pouvoir
réconcilier la science et la religion dans une démarche unifiée, pour vaincre
les aspects intérieur et extérieur de l’ignorance humaine.
Examinons
quelques autres raisons justifiant l’apparition d’une nouvelle expression de la
vérité.
La
Bible, nous l’avons noté, n’est pas la vérité elle-même, mais plutôt un recueil
enseignant la vérité. Des aspects essentiels de la vérité y sont exprimés en
symboles et paraboles. Puisque cela laisse libre cours à diverses interprétations,
bien des désaccords ont surgi entre les croyants, les conduisant à se diviser
en maintes confessions. La cause première des
divisions confessionnelles réside dans le caractère même de la Bible, et non
pas dans les croyants. La lutte entre les confessions devient de plus en plus
âpre ; d’où la nécessité qu’émerge une nouvelle vérité qui puisse élucider les
symboles et paraboles voilant les vérités essentielles de la Bible. Sans cette
vérité nouvelle, la providence, qui passe par une unification du christianisme,
ne pourra jamais atteindre son but.
C’est
pourquoi Jésus promit que, dans les derniers jours, il nous donnerait la
nouvelle parole de vérité :
Tout cela, je vous l’ai dit en figures. L’heure vient où je ne vous
parlerai plus en figures, mais je vous entretiendrai du Père en toute clarté. –
Jn 16.25
À cause
de l’incrédulité des gens de son époque, Jésus mourut sur la croix, sans
pouvoir enseigner tout ce que son cœur portait. Comme il le dit : « Si vous ne croyez pas quand je vous dis les choses de
la terre, comment croirez-vous quand je vous dirai les choses du ciel ? » Bien
plus, Jésus ajouta : « J’ai encore beaucoup à
vous dire, mais vous ne pouvez pas le porter à présent », dévoilant
combien il était peiné par l’incapacité de ses disciples, même les plus
proches, à recevoir tout ce qu’il voulait partager. Toutefois, les paroles que
Jésus a laissé inexprimées ne resteront pas toujours un secret, mais elles
seront un jour divulguées par le Saint-Esprit sous la forme d’une nouvelle
expression de la vérité. Comme Jésus le disait :
Mais quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera dans la
vérité tout entière ; car il ne parlera pas de lui-même, mais ce qu’il
entendra, il le dira et il vous expliquera les choses à venir. – Jn 16.13
Il est
écrit d’autre part :
Et je vis dans la main droite de Celui qui siège sur le trône un livre
roulé, écrit au recto et au verso, et scellé de sept sceaux. – Ap 5.1
Les
paroles que Jésus voulait nous donner sont écrites et scellées sur ce livre
roulé. Quand l’apôtre Jean pleura parce qu’il ne pouvait trouver personne ni
dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, qui fût digne d’ouvrir ce
livre et de le lire, l’un des Vieillards déclara : « Ne pleure pas. Voici : il a remporté la victoire, le Lion de la
tribu de Juda, le Rejeton de David ; il ouvrira donc le livre aux sept sceaux.
» Le Lion de la tribu de Juda, le Rejeton de David, désigne le
Christ. Le jour doit venir où le Christ ouvrira les sept sceaux du livre, dont
le contenu est demeuré longtemps secret pour l’humanité, et révèlera les
paroles de la nouvelle vérité à ceux qui auront gardé la foi. C’est pourquoi il
est écrit : « Il te faut de nouveau
prophétiser contre une foule de peuples, de nations, de langues et de rois. » Il
est aussi prophétisé que, dans les derniers jours : ... je répandrai de mon Esprit sur toute chair. Alors vos
fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions et vos
vieillards des songes. – Ac 2.17
Toutes
ces raisons nous conduisent à attendre l’apparition d’une nouvelle expression
de la vérité dans les derniers jours.
5.2
Notre attitude dans les derniers jours
En
étudiant comment progresse l’histoire de la providence de la restauration, nous
découvrons qu’une nouvelle providence commence quand une ancienne est sur le
point de s’achever. Par conséquent, le début d’une nouvelle providence et la
conclusion d’une ancienne coexistent un certain temps ; alors que l’histoire
ancienne atteint son crépuscule, l’aube de la nouvelle histoire se lève déjà.
Dans un tel moment, les souverainetés du bien et du mal, qui ont eu le même
point de départ mais ont poursuivi des buts contradictoires et ont chacune
porté leurs fruits au niveau mondial, sont au point d’intersection.
Ceux
qui vivent dans cette période sont donc en proie à une anxiété intérieure, à la
peur et à la confusion à cause de l’absence d’une idéologie ou d’une
philosophie qui puisse les guider. Extérieurement, ils subissent des conflits
et des batailles livrées avec des armes terrifiantes.
Les
derniers jours connaîtront une pléthore de désastres et de dévastations, comme
Jésus l’avait laissé entendre : « On se
dressera, en effet, nation contre nation et royaume contre royaume. Il y aura
par endroits des famines et des tremblements de terre. »
Il est
inévitable que de tels désastres aient lieu dans les derniers jours, pour venir
à bout de la puissance du mal et bâtir le règne du bien. En plein cœur de cette
épouvante, Dieu établira assurément le centre de la souveraineté naissante du
bien pour inaugurer une nouvelle ère. Noé, Abraham, Moïse et Jésus furent parmi
ceux que Dieu éleva pour être les figures centrales de leur nouvelle ère
respective. Aujourd’hui, dans cette période de transition historique, nous
devons trouver la personne que Dieu a choisie comme figure centrale de la
nouvelle providence, afin de pouvoir participer à la nouvelle ère et combler
les espoirs de Dieu.
La
providence de la nouvelle ère ne commence point sur les cendres de l’ancienne.
Au contraire, cette nouvelle ère germe et croît dans la phase terminale de
l’ancienne et entre en conflit avec elle. Il est par conséquent difficile, pour
une personne attachée à l’ancienne tradition, de comprendre et d’accepter la
nouvelle providence. C’est pourquoi les saints et les sages à la pointe de la
providence d’une nouvelle ère ont souvent subi les persécutions, voire le
martyre, victimes de l’ère ancienne. Jésus, par exemple, qui inaugura l’ère du
Nouveau Testament, vint couronner l’ère de l’Ancien Testament d’une façon telle
qu’il stupéfia les adeptes fidèles de la Loi mosaïque.
Il
subit l’ostracisme du peuple juif et fut en définitive crucifié. C’est pourquoi
Jésus disait : « Mais du vin nouveau, il le
faut mettre en des outres neuves. »
Jésus
doit revenir à la fin de l’ère du Nouveau Testament. Il nous donnera la
nouvelle vérité avec laquelle nous pourrons fonder une nouvelle ère, ce que la
Bible exprime par la vision d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle90. Tout
comme, lors de sa première venue, Jésus fut tourné en dérision par les juifs
qui l’accusaient d’être possédé par Béelzéboul91, à son retour, il sera
également persécuté par les chrétiens. Jésus prophétisa donc qu’au second
avènement : « ... il faut d’abord qu’il
souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération92 ».
Dans
cette période de transition historique, ceux qui sont confortablement
retranchés dans les habitudes de l’ère ancienne connaîtront certainement le
jugement, tout comme cette ère ancienne.
La
sensibilité spirituelle des personnes déchues est très faible. Aussi ont-elles
une tendance générale à coller étroitement à la lettre de la vérité en s’évertuant
à suivre la providence. De telles personnes ne peuvent s’adapter
facilement à la providence d’un nouvel âge, même si la providence de la
restauration y conduit. Elles sont en général trop fortement attachées à la
perspective dépassée que proposent les doctrines de l’âge révolu. C’est ce
qu’illustre bien le cas des juifs de l’époque de Jésus ; ils étaient si liés à
l’Ancien Testament qu’ils ne pouvaient répondre à l’appel de Jésus pour ouvrir
un nouveau chapitre de la providence. D’un autre côté, les croyants qui
reçoivent l’inspiration divine par la prière peuvent saisir spirituellement la
providence du nouvel âge. Cela a beau les mettre en porte-à-faux avec les
doctrines de l’âge ancien, ils n’en répondront pas moins aux injonctions de
l’esprit afin de suivre l’appel de la nouvelle providence.
Parmi
ses disciples, Jésus n’avait personne qui fût par trop attaché aux écrits de
l’Ancien Testament. Tous réagissaient plutôt aux expériences spirituelles
qu’ils avaient en leur for intérieur. Dans les derniers jours, ceux qui ont une
vie de prière ardente ou qui vivent selon leur conscience seront en proie à une
très vive inquiétude dans leur cœur.
C’est que, au plus profond d’eux-mêmes, ils sentent vaguement un appel
spirituel et veulent suivre la providence de la nouvelle ère. Pourtant ils ne
sont pas encore entrés en contact avec la nouvelle vérité qui peut les amener à
agir en conséquence.
Ce sont
les élus qui, après avoir écouté la nouvelle vérité, seront éveillés
simultanément dans leur cœur et leur intelligence par l’esprit et la vérité.
Ils saisiront alors pleinement les besoins providentiels de Dieu pour la
nouvelle ère et se porteront volontaires avec beaucoup d’enthousiasme et de
ferveur.
Nous,
qui sommes sur terre aujourd’hui, vivons dans les derniers jours. Nous devrions
cultiver l’humilité du cœur et faire tous les efforts possibles pour recevoir
une inspiration divine par la prière.
Nous ne
devrions pas nous attacher trop fortement à des concepts conventionnels, mais
plutôt nous montrer réceptifs à l’esprit, afin de pouvoir trouver la nouvelle
vérité capable de nous guider vers la providence de la nouvelle ère.
Quand
nous rencontrons cette vérité, nous devons nous assurer qu’elle nous mène bel
et bien à nous unir avec la direction du Ciel. Nous devrions faire un examen
intérieur pour vérifier si un sentiment de joie authentique jaillit du plus
profond de notre âme. C’est seulement de cette manière que nous, qui cherchons
dans les derniers jours, découvrirons le chemin du salut véritable.
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