mercredi 9 septembre 2020

La doctrine de la prédestination absolue

Chapitre La prédestination

La controverse théologique sur la prédestination a causé une grande confusion dans la vie religieuse de nombreuses personnes. Commençons par examiner l’origine de cette controverse.

Dans la Bible, maints passages sont souvent interprétés pour affirmer que tout dans la vie d’un individu – prospérité et déclin, bonheur et misère, salut et damnation – de même que l’ascension et le déclin des nations, se déroule exactement selon la prédestination de Dieu.

Paul écrivit par exemple :

  • ... et ceux qu’il [Dieu] a prédestinés, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. – Rm 8.30
  • Je fais miséricorde à qui je fais miséricorde, et j’ai pitié de qui j’ai pitié. Il n’est donc pas question de l’homme qui veut ou qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. – Rm 9.15-16
  • Le potier n’est-il pas maître de son argile pour fabriquer de la même pâte un vase de luxe ou un vase ordinaire ? – Rm 9.21

On rapporte aussi que, tandis qu’ils étaient encore dans le sein maternel, Jacob était aimé de Dieu alors qu’Ésaü en était haï. Dieu annonça leur destinée en disant : « L’aîné servira le cadet. » Il existe aussi dans la Bible maints passages qui permettent de justifier la doctrine de la prédestination absolue et totale de Dieu.

Mais il y a par ailleurs dans la Bible des exemples en nombre suffisant pour réfuter la doctrine de la prédestination absolue.

Par exemple, Dieu avertit nos premiers ancêtres de ne pas manger du fruit afin d’empêcher leur chute. Nous pouvons en déduire que la chute ne fut pas le résultat de la prédestination de Dieu, mais plutôt le résultat de la désobéissance à Son commandement. Nous lisons encore : « Yahvé se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre et il s’affligea dans son cœur. » Si la chute avait été prédestinée par Dieu, Il n’aurait eu aucune raison de Se tourmenter pour des personnes déchues dont les agissements se conformaient à cette prédestination.

De plus, il est écrit dans l’Évangile selon Jean que quiconque croit au Christ ne se perdra pas mais aura la vie éternelle, ce qui implique que personne n’est voué à la damnation.

La doctrine qui voit dans le fruit des entreprises humaines non seulement l’effet de la prédestination de Dieu, mais aussi celui des efforts humains, est confortée par le verset biblique bien connu : « Demandez et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira. »

Si chaque entreprise humaine ne devait son résultat qu’à la prédestination de Dieu, pourquoi Jésus souligne-t-il la nécessité des efforts humains ?

La Bible nous demande de prier pour ceux qui sont malades, laissant entendre que la maladie et la santé ne dépendent pas seulement de la prédestination de Dieu. Si tout était le fait d’un sort inéluctable, prédestiné par Dieu, nos suppliques pleines de larmes seraient sans effet.

Lorsque le Dieu absolu prédestine quelque chose, on pourrait penser que cela est fixé de façon absolue et ne peut être modifié par les efforts humains. C’est pourquoi si nous acceptons la doctrine traditionnelle selon laquelle toutes les choses sont absolument prédestinées par Dieu, nous devons en conclure qu’aucune entreprise humaine, que ce soit la prière, l’évangélisation ou bien la charité, ne saurait ajouter quoi que ce soit à la providence de la restauration. Tout effort supplémentaire allant au-delà du cours normal des événements serait totalement vain.

Étant donné qu’il y a suffisamment d’arguments dans la Bible pour justifier l’une ou l’autre de ces deux doctrines contradictoires, la controverse sur la question de la prédestination est inévitable.

Comment le Principe peut-il résoudre ce problème ?

Nous allons considérer la question de la prédestination en l’analysant sous différents angles.

Section 4

Clarification des versets bibliques qui semblent soutenir la doctrine de la prédestination absolue

Jusqu’ici, nous avons étudié les diverses questions qui concernent la prédestination. Nous devons maintenant revenir sur ces versets bibliques qui semblent suggérer que le dénouement de chaque entreprise est déterminé par la prédestination absolue de Dieu, et élucider leur signification.

Commençons avec le verset suivant :

Car ceux que d’avance il [Dieu] a discernés, il les a aussi prédestinés [...] ; et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. – Rm 8.29-30

Étant omniscient, Dieu sait par avance qui a la qualification nécessaire pour devenir une figure centrale dans la providence de la restauration.

Dieu prédestine ceux qu’Il connaît à l’avance ; Il les appelle alors pour accomplir le but de la providence. Appeler la personne est la part de responsabilité de Dieu, mais cela ne suffit pas pour permettre à la personne d’être justifiée devant Dieu et de recevoir la gloire.

C’est seulement lorsque la personne accomplit sa responsabilité après avoir été appelée par Dieu qu’elle est justifiée, puis glorifiée.

Ainsi, la prédestination de Dieu concernant la glorification d’un individu dépend de l’accomplissement de sa part de responsabilité. Parce que le verset biblique ne mentionne pas la part de responsabilité de l’être humain, certains peuvent l’interpréter à tort comme signifiant que tous les événements sont déterminés uniquement par la prédestination absolue de Dieu.

Il est écrit :

Je fais miséricorde à qui je fais miséricorde et j’ai pitié de qui j’ai pitié. Il n’est donc pas question de l’homme qui veut ou qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. – Rm 9.15-16

Comme il a été expliqué précédemment, seul Dieu connaît d’avance et choisit qui est le plus apte à accomplir le but de la providence de la restauration. Dieu a parfaitement le droit de choisir une personne et d’avoir de la miséricorde ou de la compassion pour elle ; cela ne dépend nullement de la volonté ou des efforts humains. Ce verset fut écrit pour souligner la puissance et la grâce de Dieu.

Paul écrivit aussi :

Le potier n’est-il pas maître de son argile pour faire d’une même pâte un vase de luxe ou un vase ordinaire ? – Rm 9.21

Nous avons vu auparavant que Dieu donna aux êtres humains une part de responsabilité comme condition Lui permettant de les aimer plus que tout dans la création. Dieu, en donnant cette condition, entendait les rendre dignes d’être seigneurs de la création en leur permettant d’acquérir Sa nature créatrice. Pourtant, les êtres humains eux-mêmes violèrent cette condition et chutèrent. Ils sont devenus semblables à des déchets sans valeur. Dans ces conditions, les êtres humains déchus n’ont aucun motif de se plaindre, quel que soit le traitement que Dieu leur donne. Voilà ce que nous enseigne ce verset.

Il est écrit que Dieu aimait Jacob et haïssait Ésaü, même quand ils étaient encore dans le sein de leur mère et n’avaient encore rien fait de bien ou de mal. Dieu favorisa l’un et défavorisa l’autre, disant à Rébecca : « l’aîné servira le cadet ». Sur quoi s’appuyait ce favoritisme ? Dieu favorisa l’un aux dépens de l’autre pour initier un certain cours dans la providence de la restauration. Nous reviendrons ultérieurement sur certains points, mais il est possible de dire que Dieu donna à Isaac des jumeaux, Ésaü et Jacob, afin qu’ils se tiennent dans les positions de Caïn et d’Abel.

Ils devaient établir les conditions d’indemnité nécessaires pour accomplir Sa volonté et recouvrer le droit d’aînesse du frère aîné, qui fut perdu quand Caïn tua Abel dans la famille d’Adam. Dieu voulait réaliser Sa volonté en permettant à Jacob (dans la position d’Abel) de l’emporter sur son frère aîné Ésaü (dans la position de Caïn). Ésaü, étant dans la position de Caïn, était « haï» de Dieu. Jacob, étant dans la position d’Abel, pouvait recevoir l’amour de Dieu.

Toutefois, que Dieu les favorise ou les défavorise dépendait en définitive de leur capacité à accomplir ou non leur part de responsabilité. En fait, parce qu’Ésaü sut obéir et se soumettre à Jacob, il put dépasser sa condition initiale où il était haï de Dieu et recevoir la bénédiction de l’amour de Dieu au même titre que Jacob. Inversement, bien que Jacob fût initialement en position de recevoir la faveur de Dieu, il aurait cessé de la recevoir s’il avait échoué dans sa responsabilité.

Certains, tout particulièrement Jean Calvin, ont soutenu la doctrine de la prédestination absolue et totale, qui s’est largement répandue parmi les croyants même jusqu’à notre époque.

Ils se sont attachés à une telle doctrine parce qu’ils croyaient à tort que l’accomplissement de la volonté de Dieu dépendait uniquement de Sa puissance et de Son œuvre. Ils ignoraient le vrai lien entre la part de responsabilité de Dieu et celle de l’être humain dans l’accomplissement du but de la providence de la restauration.


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